RD Congo : si Bemba revenait…

Et si le chairman recouvrait sa liberté ? Kinshasa retient son souffle. Et tous les yeux se tournent vers La Haye, où, le 21 mars, l’on connaîtra le verdict de la CPI dans l’affaire Jean-Pierre Bemba.

Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la RDC, le 29 septembre 2015 à La Haye. © Peter Dejong/AP/SIPA

Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la RDC, le 29 septembre 2015 à La Haye. © Peter Dejong/AP/SIPA

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Publié le 15 février 2016 Lecture : 1 minute.

La « photo de famille » du 26e sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba le 30 janvier 2016. © AFP/Tony Karumba
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UA – CPI : au bord du divorce

Justice du deux poids-deux mesures, néocolonialisme … Les griefs de l’Union africaine à l’encontre de la Cour pénale internationale sont anciens et récurrents. Lors de son 26è sommet, l’organisation continentale a brandi la menace d’un retrait collectif. Énième gesticulation, ou dernier avertissement ?

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Détenu et poursuivi depuis 2008, l’ancien vice-président de la RD Congo, arrivé deuxième à la présidentielle de 2006, saura enfin s’il est innocenté des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis en Centrafrique entre 2002 et 2003 par les hommes du Mouvement de libération du Congo (MLC), alors groupe rebelle, dont il assurait le commandement.

S’il est reconnu coupable, la vie reprendra son cours. Mais s’il est acquitté – « hypothèse la plus probable », selon la défense -, les cartes devraient être rebattues au sein de la classe politique. « Surtout du côté de l’opposition, où il y a déjà trop de prétendants au fauteuil présidentiel », tacle Henri Mova Sakanyi, secrétaire général du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), principale formation de la coalition au pouvoir.

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Futur chef de l’opposition ?

Même si « un Bemba à nouveau libre, ce sont des suffrages en moins pour le camp Kabila dans l’ouest du pays », réputé favorable au leader du MLC, rétorque un proche de ce dernier. « Son acquittement l’érigerait en héros, et sa libération lui donnerait une nouvelle légitimité pour s’imposer comme le chef de l’opposition face au président Kabila. »

Mais en l’absence de Bemba, de grandes figures de l’opposition se sont regroupées au sein du Front citoyen 2016, qui prône l’alternance démocratique. On y trouve entre autres Moïse Katumbi, qui en détient le leadership tacite, Vital Kamerhe, très populaire dans le Kivu (Est), et Félix Tshisekedi, le fils de l’opposant historique. Seraient-ils prêts à s’effacer devant Bemba ? Pas évident. « S’il est libéré, il y aura certes un élan de sympathie à son égard dans tout le pays, mais pour réexister politiquement il aura tout à gagner à se rallier à notre cause », estime un membre du Front. Tout dépendra, une fois de plus, des ego des uns et des autres…

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