Cinéma – « La vache » : candide débarque d’Alger

Avec les péripéties d’un Algérien qui rêve du Salon de l’agriculture à Paris, Mohamed Hamidi signe une comédie plaisante.

Un film léger qui révèle un acteur : Fatsah Bouyahmed. © JEAN-CLAUDE LOTHER

Un film léger qui révèle un acteur : Fatsah Bouyahmed. © JEAN-CLAUDE LOTHER

Renaud de Rochebrune

Publié le 16 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Disons-le tout net : on se méfiait a priori de ce film. En raison de son scénario, qui pouvait faire craindre un récit édifiant, trop plein de bons sentiments. Ce que raconte La Vache, affirme d’ailleurs volontiers son réalisateur, se veut « une belle histoire qui fait du bien » à propos du « choc des cultures ».

Tout commence en Algérie, où un paysan très pauvre vivant dans un petit village, un homme quelque peu naïf, raide amoureux de sa vache, nommée Jacqueline, rêve de la présenter à un concours au Salon de l’agriculture, à Paris. Sans imaginer une seconde, de fait, qu’il n’a pas la moindre chance d’y parvenir, malgré ses demandes d’invitation réitérées par courrier année après année.

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Et voilà que, pour récompenser l’acharnement de ce candidat peu banal, les organisateurs de la manifestation lui proposent de venir participer à ce concours s’il peut rejoindre la capitale française. Les villageois se cotisent, les parents et les amis aident, et l’intrépide Fatah débarque à Marseille d’un immense ferry et part à pied sur les routes de l’Hexagone en compagnie de l’animal pour rejoindre sa destination finale.

Une interprétation de qualité

Les bons sentiments sont bien là et jalonnent le périple de notre héros, bien sûr plein d’imprévus et de rencontres étonnantes. Mais, tout comme Fatah, que rien ne décourage, le spectateur conserve toujours sa bonne humeur en suivant le voyage de ce candide qui découvre, souvent à ses dépens, les us et coutumes bizarres de ces Français si différents des habitants du bled.

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Et comme l’avancée du road movie, servie par l’accumulation de scènes amusantes, se passe selon un rythme qui ne faiblit jamais, on ne s’ennuie pas et on rit ou on s’attendrit beaucoup dans cette comédie, la deuxième de Mohamed Hamidi, ancien professeur agrégé de gestion, éducateur de jeunes et directeur artistique avant de devenir un réalisateur très prometteur.

La qualité de l’interprétation y est pour beaucoup. Les seconds rôles se nomment il est vrai Jamel Debbouze ou Lambert Wilson. Mais le personnage principal, surtout, est joué magistralement par un acteur qui crève l’écran et dont on entendra certainement reparler : Fatsah Bouyahmed. Même Jacqueline, si touchante, ne réussit pas à lui voler la vedette…

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>> La vache, de Mohamed Hamidi (sortie le 17 février en France)

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