Cameroun : pas de corruption chez les francs-maçons ?
Ministres, directeurs généraux, hauts fonctionnaires… Avec l’opération anticorruption Épervier, on emprisonne à tout va au Cameroun.
Les francs-maçons africains au pied du mur
Bien que nombre de chefs d’État francophones s’y côtoient, les Loges africaines apparaissent toujours comme un lieu de pouvoir occulte et semblent impuissantes à désamorcer les conflits qui déchirent le continent.
Combien de maçons se sont retrouvés derrière les barreaux ? « Je n’en connais aucun », assure Jérémie Sollè, le grand maître de la Grande Loge unie du Cameroun. En effet, un franc-maçon qui viole ses obligations est en principe exclu de l’ordre. Quand on rappelle la tentative de médiation auprès de Paul Biya d’un médecin initié à Douala, dans le cas de l’ex-ministre de l’Administration territoriale accusé de corruption Marafa Hamidou Yaya, les frères jurent en chœur : contrairement à une rumeur persistante colportée dans la presse locale, ni lui, ni l’ex-Premier ministre Ephraïm Inoni, ni l’ancien secrétaire général de la présidence Jean-Marie Atangana Mebara, ni d’autres illustres prisonniers tels que Polycarpe Abah Abah, n’auraient « reçu la lumière ».
« La franc-maçonnerie prône la rectitude morale. Un vrai maçon ne pourrait se retrouver en prison », explique Peter William Mandio, député et triponctué. D’ailleurs, pour être initié, on doit produire un extrait de casier judiciaire vierge. Les initiés en détention préventive sont suspendus. S’ils sont définitivement condamnés, ils sont chassés du temple. Seule certitude : deux frères camerounais – dont l’anonymat est respecté – font l’objet d’une enquête de la justice. Sans conséquences pour l’instant.
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