« Plan Sésame » : le Sénégal aux petits soins avec les seniors

Lancé par Abdoulaye Wade en 2006 et rajeuni sous Macky Sall, le plan Sésame offre aux plus âgés une prise en charge médicale gratuite.

10 % de la population a plus de 60 ans (ici dans le village de Diogane). © STEFANO TORRIONE/HEMIS/CORBIS

10 % de la population a plus de 60 ans (ici dans le village de Diogane). © STEFANO TORRIONE/HEMIS/CORBIS

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 17 mars 2016 Lecture : 1 minute.

Le secteur de la santé est en plein essor au sud du Sahara. © Réussite
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Sommaire

Avec une espérance de vie passée de 58 à 66 ans entre 2000 et 2013 et 10 % de la population âgée de plus de 60 ans, les besoins en médecine gériatrique s’accroissent au Sénégal. Sensible à cet enjeu, l’ancien président Abdoulaye Wade avait, en 2006, encouragé l’adoption du plan Sésame afin d’offrir aux personnes âgées un accès gratuit aux soins. Mais, faute de moyens, le dispositif était resté lettre morte. Pis, en 2013, il avait accumulé une dette de 4 milliards de F CFA (6 millions d’euros), notamment auprès des hôpitaux de Dakar. Sous l’impulsion du président, Macky Sall, ses finances ont été assainies, et son budget revu à la hausse.

Ces trois dernières années, six centres pour personnes âgées ont été construits dans les zones rurales, explique le docteur Souleymane Diallo, directeur du centre médico-social de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). « Dans les régions reculées, chaque retraité doit avoir droit aux meilleurs soins et aux mêmes conditions d’accueil qu’à Dakar », justifie-t-il.

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Décentralisation des soins

Structure de droit privé sous tutelle de l’État, l’Ipres reçoit près de 500 patients par jour dans tout le pays et préfinance les soins de base grâce à son budget de 2,1 milliards de F CFA. Environ 70 % des patients qui viennent consulter souffrent de pathologies chroniques : maladies cardio-vasculaires, hypertension artérielle, diabète… Sans la prise en charge proposée par le plan Sésame, peu d’entre eux pourraient se soigner car leurs pensions sont très faibles – voire inexistantes pour certains -, et beaucoup continuent à aider leurs enfants, indique Souleymane Diallo.

Mais la prise en charge des patients âgés demeure une spécialité encore naissante au Sénégal. Le pays ne compte que huit gériatres. Deux praticiens sont actuellement en formation au centre hospitalier universitaire de Grenoble (sud-est de la France). « La prochaine étape, espère le docteur Diallo, sera de mettre l’accent sur la médecine préventive pour réduire l’impact de certaines pathologies -chroniques. »

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