Mali : Casques bleus et bleus à l’âme

Depuis le début de l’intervention, en juillet 2013, 83 soldats de la Minusma ont perdu la vie – principalement des Africains.

Après l’attaque du 12 février contre le camp de Kidal, au cours de laquelle sept Guinéens ont été tués. © UN PHOTO/MARCO DORMINO

Après l’attaque du 12 février contre le camp de Kidal, au cours de laquelle sept Guinéens ont été tués. © UN PHOTO/MARCO DORMINO

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Publié le 16 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Combattants du groupe Ansar Eddine près de Tombouctou au Mali, avril 2012. © AP/SIPA
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Mali : la menace fantôme

Quatre ans après l’éclatement du conflit, trois ans après la reprise du Nord, l’armée malienne peine à renaître. Face à un ennemi aux mille visages qui continue de semer la terreur, la présence des forces étrangères est, plus que jamais, indispensable à la survive d’un Etat sous tutelle sécuritaire.

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Dans le nord du Mali, pas une semaine ou presque ne se passe sans qu’un Casque bleu soit blessé ou tué dans une attaque terroriste. Depuis leur déploiement sur le territoire malien, le 1er juillet 2013, 83 militaires de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) ont perdu la vie. La quasi-totalité était des soldats de pays africains, principaux contributeurs de troupes.

Ces chiffres élevés font de la Minusma l’opération de maintien de la paix la plus meurtrière de l’histoire de l’ONU derrière son intervention en Somalie (1992-1995). « Jusqu’ici, aucune opération ne s’était déployée dans un tel contexte de menace terroriste généralisée », explique Radia Achouri, porte-parole de la Minusma. Trois ans après le déclenchement de l’opération Serval, les groupes jihadistes sont en effet loin d’avoir déserté le Nord-Mali. Chaque mois, ils sèment des IED (engins explosifs improvisés), tendent des embuscades, lancent des roquettes. Situés en première ligne, les Casques bleus paient un lourd tribut. Sept soldats guinéens ont encore été tués le 12 février, lors d’une attaque contre le camp de Kidal.

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Responsabilités écrasantes

En interne, beaucoup déplorent le manque d’outils dont dispose la Minusma pour faire face à cette menace permanente. D’abord sur le plan légal, avec un mandat défensif jugé inadapté à la réalité du terrain malien. « Nous sommes là pour soutenir le processus de paix, pas pour chasser les terroristes et encore moins pour aller à la boucherie », s’agace un cadre de la mission. Sur le plan matériel et financier ensuite : les lourdeurs administratives de la machine onusienne, à New York, sont régulièrement pointées du doigt.

Confrontés à des groupes jihadistes très mobiles et à des méthodes de guérilla difficiles à détecter, les 9 000 soldats de la Minusma – qui, selon leur pays d’origine, ne disposent pas tous des mêmes équipements militaires – semblent bien démunis pour sécuriser le vaste Nord malien. « Si nous déplorons autant de pertes humaines, c’est surtout parce que nous sommes les plus présents sur le terrain », affirme un responsable de l’ONU, dénonçant à demi-mot les manquements de l’armée malienne pour sécuriser le territoire.

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