Vous avez dit « compliqué » ?

Au Sénégal, depuis plusieurs semaines, l’exégèse juridique est devenue un véritable sport national.

Devant ses partisans, le 7 mars à Dakar, le président promet de « soulever bien haut » ses adversaires et de « les jeter à terre ». © APR

Devant ses partisans, le 7 mars à Dakar, le président promet de « soulever bien haut » ses adversaires et de « les jeter à terre ». © APR

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Publié le 20 mars 2016 Lecture : 1 minute.

« Il y a quelques jours, un taximan m’a longuement expliqué la différence entre un « avis » et une « décision » du Conseil constitutionnel », plaisante un journaliste dakarois. Nombre de ses compatriotes, eux aussi, se sont découvert une vocation de constitutionnaliste, dissertant avec passion sur les principaux points de débat entourant la mise en œuvre du référendum.

Illogique

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Macky Sall était-il lié par l’avis défavorable des cinq sages à la réduction de son mandat en cours ? Au vu d’un texte relativement technique, comportant 15 questions, n’eût-il pas été préférable d’opter pour une révision par la voie parlementaire ? Puisque la prochaine présidentielle aura lieu en 2019, pourquoi ne pas coupler le référendum avec les législatives de 2017 afin d’épargner une campagne électorale superflue et un budget d’organisation de 2 milliards de FCFA (environ 3 millions d’euros) ? La campagne est-elle trop courte pour éclairer les Sénégalais sur les enjeux du référendum ? Autre interrogation lancinante : les mesures proposées sont-elles à la hauteur des réformes institutionnelles proposées par les Assises nationales en 2009, actualisées en 2014 par la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) ? Celle-ci avait en effet proposé à Macky Sall d’adopter une nouvelle Constitution, dont elle avait élaboré l’esquisse.

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