Intégration régionale – Francis Nana Djomou : « Il est plus facile d’exporter depuis l’Europe qu’entre nous »

« Le déficit d’infrastructures routières, portuaires, voire aéroportuaires est un véritable problème. Nous sommes obligés de mobiliser des camions pour acheminer nos produits au Gabon ou au Congo, avec les risques que l’on peut imaginer : allongement des délais d’expédition avec possibilité de vol durant le trajet, augmentation des coûts logistiques. Mais c’est malheureusement la seule solution à notre disposition. Il faut véritablement promouvoir la circulation des personnes et des biens. Nous sommes encore confrontés à des barrières tarifaires. Il est demandé aux distributeurs de nos produits de payer des droits de douanes au Gabon, au Congo ou en Guinée équatoriale à cause d’une bureaucratie imprévisible et tatillonne. Par ailleurs, nous attendons parfois jusqu’à deux semaines afin d’obtenir un visa pour le Gabon destiné à notre directeur commercial et du marketing ; et jusqu’à un mois pour le faire voyager en Guinée équatoriale.

L’accord Cemac – UE n’arrangera pas les choses

La probable signature de l’accord de partenariat économique entre l’Union européenne et l’ensemble des pays de la Cemac risque de ne pas arranger les choses. Pourquoi ? Parce qu’il est plus facile d’exporter depuis l’Europe, l’Asie ou encore les États-Unis vers nos pays que d’exporter entre nous. Les produits importés deviendront encore plus compétitifs que les nôtres, et cela risque de fragiliser l’appareil industriel embryonnaire que nous mettons sur pied. »