En Afrique du Sud, Naspers tire le premier

Avec six mois d’avance sur Netflix, le groupe, déjà propriétaire du bouquet DSTV, a lancé sa propre offre de VOD, baptisée Show Max.

Image175343.jpg © ALDO SWIEGERS/BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES

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Publié le 30 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

Le logo de Netflix affiché sur la façade de son siège social, le 13 avril 2011 à Los Gatos, en Californie © AFP
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Comment résister à Netflix ?

L’arrivée sur le continent du géant américain de la vidéo à la demande est un défi pour les acteurs locaux. Mais il a un point faible : son manque de contenus spécifiquement africains.

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C’est, avec Canal+, l’un des leaders du marché africain de la télévision par abonnement. Le géant du Cap étend même ses ramifications internet jusqu’en Chine, en Russie et au Brésil. Et, en août 2015, Naspers s’est lancé dans le domaine de la vidéo à la demande (VOD). Tout-puissant grâce aux droits de retransmissions sportives qui protègent son bouquet payant, DSTV, le groupe a créé Show Max : soit plus de dix mille heures de contenus pour devancer Netflix. Avec quels objectifs d’audience ? Pour le moment, Naspers n’en dévoile pas plus.

Les 5,6 millions d’abonnés à DSTV n’y trouveront toutefois rien de très nouveau. Show Max partage le même catalogue de droits que l’autre filiale de Naspers, notamment sur des séries américaines à succès comme Game of Thrones ou des programmes en langues africaines de SABC, la télévision publique sud-africaine. Et l’investissement dans de nouvelles productions locales n’est pas la priorité.

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La cible : les utilisateurs de smartphones

Naspers veut pousser son avantage en allant au-delà des téléspectateurs aisés et en englobant les townships et la clientèle pauvre sans carte de crédit, souvent équipée de téléphones portables bon marché sous Android. À 99 rands par mois (environ 5,70 euros), Show Max est un peu moins cher que l’offre de Netflix (7,20 euros), opérationnelle depuis janvier. En outre, Show Max a décidé de faciliter… le désabonnement. On peut se désinscrire au bout d’un mois, voire ne pas s’abonner du tout et opter pour des bons d’achat de un, trois ou six mois vendus en supermarché.

Nous partons du principe qu’il y a une forte pénétration des smartphones et que de plus en plus de gens se connectent via des bornes wifi gratuites, affirme Richard Boorman

« Nous avons réalisé que les compagnies de téléphonie mobile sont en train d’investir des fortunes dans la fibre optique. Sachant que la connectivité arrive, on voulait être sûr d’en profiter », indique Richard Boorman, porte-parole de Show Max, pour expliquer le lancement avec six mois d’avance sur Netflix. « Pour l’instant, on observe un gros trafic sur les smartphones, les tablettes et, plus qu’on ne s’y attendait, sur les téléviseurs connectés à internet, ajoute-t-il. Nous partons du principe qu’il y a une forte pénétration des smartphones et que de plus en plus de gens se connectent via des bornes wifi gratuites. Avec Show Max, les gens peuvent télécharger 25 films ou épisodes de série et les regarder chez eux. »

Pourtant, c’est bien à Netflix que Terry Allright, 36 ans et avide de séries américaines, s’est abonné en complément du bouquet DSTV. « Ils ont des fictions que je n’avais jamais vues en Afrique du Sud, comme la série Continuum. Les films sont plutôt bons et changent régulièrement. Le paradoxe, c’est qu’on n’a pas accès à certaines productions de Netflix, comme House of Cards, car DSTV en détient les droits et c’est disponible sur Show Max. Quand on y pense, c’est stupide », dit-il, pointant là l’une des nombreuses ironies du marché sud-africain.

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