Maroc – Équitation : Abdelkebir Ouadar, le cavalier du roi
Recueilli tout jeune par la famille royale, le champion d’équitation marocain est sélectionné pour les Jeux olympiques de Rio.
Sous la nef du Grand Palais, à Paris, le 20 mars. © AFP
Publié le 31 mars 2016 Lecture : 1 minute.
Suspense, foule en liesse puis ovation du public parisien pour un cavalier marocain que plus rien ne semble arrêter. Ce 20 mars, l’émotion est à son comble : Abdelkebir Ouaddar, 53 ans, a remporté le Grand Prix équestre du Saut Hermès. Une réussite de plus dans le parcours exceptionnel d’un homme né sous une bonne étoile, qui est aussi le premier Maghrébin qualifié pour l’épreuve du saut d’obstacles aux Jeux olympiques de Rio.
L’histoire du petit garçon d’Aït Ourir, près de Marrakech, est étonnante. De passage dans cette ville en 1970, la princesse Lalla Fatima Zohra (tante de Mohammed VI, aujourd’hui décédée) tombe sous le charme de l’enfant de 8 ans. « Le jour où je t’ai vu, j’ai su que tu ferais de belles choses », lui confiera-t-elle bien plus tard. Rapidement initié au saut d’obstacles et soutenu financièrement par la famille royale, « Kebir » se consacre corps et âme à son sport.
Le soutien de Mohammed VI
En 2012, nouveau tournant. Mohammed VI, généreux sponsor, l’envoie s’entraîner à Bois-le-Roi, en France, sous l’œil aguerri de Marcel Rozier, médaillé olympique et ancien entraîneur de l’équipe de France. Il lui offre aussi l’étalon Quickly de Kreisker, sacré meilleur cheval de saut d’obstacles du monde en 2014 et en 2015. « Sa Majesté a cru en moi et m’a donné les moyens de réussir. C’est formidable », jubile le cavalier. Qui n’oublie pas le soutien de sa femme et de sa fille de 19 ans, passionnées d’équitation elles aussi.
Mais sa plus grande fierté, insiste-il, c’est de pouvoir lever bien haut le drapeau marocain et de montrer l’exemple. « Quand je vais au Maroc, des gens m’abordent et me félicitent sans même connaître mon sport. Et ça, ça n’a pas de prix. »
