Prima Center : au bonheur des Conakrykas

On y trouve de tout : jouets, objets de décoration, vêtements, salle de sport, agences de voyages… Bienvenue au Prima Center, le premier centre commercial de Guinée, à Conakry.

L’entrée du complexe. © SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

L’entrée du complexe. © SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

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Publié le 13 avril 2016 Lecture : 4 minutes.

Alpha Condé en janvier 2016 à Davos. © Youri Lenquette
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Il y a quelques mois, le Prima Center ressemblait à une forteresse sans décorum. Aujourd’hui, le gazon et les parterres arborés agrémentés de sculptures (éléphant, girafe, cheval…) alternent avec les allées dallées bordées de haies ou de cocotiers. La terrasse a été équipée d’une aire de jeux pour les enfants, et, un peu plus loin, des portraits de clients venus faire du shopping ornent la façade d’un bâtiment. À l’intérieur du centre commercial, le brouhaha des promeneurs et des clients a remplacé le bruit des pioches et des marteaux des ouvriers qui doublaient la cadence pour livrer le chantier à temps.

Car même si l’inauguration officielle n’a pas encore eu lieu, les premières boutiques ont ouvert à la mi-décembre, avant les fêtes de fin d’année. Et, depuis janvier, le rythme s’accélère : magasins de décoration, de prêt-à-porter ou de jouets, confiseurs, boutiques photo, de téléphonie ou de gadgets high-tech, agences bancaires ou de voyages, cafés, sandwicheries et restaurants, salons de coiffure, institut de beauté… et même un service de navette en pinasse entre Conakry et les îles de Loos.

Une boutique du centre Prima Center, à Conakry © Sylvain Cherkaoui/J.A.

Une boutique du centre Prima Center, à Conakry © Sylvain Cherkaoui/J.A.

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Un centre accessible au plus grand nombre

Premier véritable centre commercial du pays, le Prima Center ne désemplit pas. Les services administratifs ont déménagé du rez-de-chaussée à l’étage, et, pour rencontrer Michel Saadi, le directeur général, il faut désormais passer par la sentinelle de la réception, où les commerçants attendent leur tour, qui pour régler les derniers détails de son installation, qui pour se renseigner sur le prix de la location ou la disponibilité des boutiques. Début janvier, les deux tiers étaient déjà attribués.

Construit par le groupe familial ivoirien Hyjazi pour un montant de 16 millions d’euros, ce complexe de 14 600 m2 est accessible au plus grand nombre d’un point de vue pratique – il se situe en périphérie du centre-ville, loin des embouteillages monstres qui paralysent la presqu’île de Kaloum, et propose un immense parking de 4 000 m2 – ainsi qu’à travers son offre de commerces, de services et de loisirs.

« Nous ciblons en particulier la classe moyenne émergente, explique Michel Saadi. Des jeunes entre 25 et 35 ans, qui ont envie de s’amuser, mais qui vont dépenser leur argent ailleurs. C’est dommage. Nous voulons rapatrier leur pouvoir d’achat. » Et au Prima Center il y en a pour tous les budgets, poursuit le directeur, « de celui qui gagne moins de 1 million de francs guinéens [soit environ 115 euros] par mois à celui qui en gagne 10 millions. En prêt-à-porter féminin par exemple, on recense déjà cinq boutiques, qui ont chacune leur créneau et leur gamme de prix ».

Une partie de billard au bar L'After © SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

Une partie de billard au bar L'After © SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

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Parmi elles, Malaïka et J&H, boutique tendance et glamour qui s’adresse à une clientèle très variée. « Nous avons beaucoup de visiteurs, se réjouit Nimré, la gérante. C’est nouveau, les clientes trouvent des modèles et des accessoires à leur goût, et elles en redemandent. Nos articles sont à la portée des Guinéens. Et puis le plaisir n’a pas de prix ! » L’Ivoirien Sadia Diomandé, lui, découvre le pays. Il est le manager de J&H, qui vend à des prix « imbattables » les marques du groupe espagnol Inditex (Zara, Pull & Bear, Bershka), mais pas seulement. « Nous avons aussi d’autres marques très abordables. On fait en sorte que nos produits soient accessibles et l’on réduit nos marges, mais nous ne sommes pas perdants parce que l’on vend beaucoup plus », précise-t-il.

Le conseil de la direction générale semble suivi. « Je dis toujours à celui qui ouvre son commerce que si le client ne trouve pas son compte il ne reviendra pas, explique Michel Saadi. On ne s’immisce pas dans la politique des prix, mais on en tient compte dans la sélection des locataires : on ne peut pas proposer que des boutiques chères. »

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Des loisirs et des pôles d’attraction

Côté loisirs, le Prima Center abrite un club de sport et de fitness, un billard et une salle de jeux vidéo, que fréquente régulièrement Youssouf Koné, étudiant malien à l’université de Conakry. Son camarade Mamadou Traoré, lui, apprécie les snacks et les restaurants. « Les commerçants sont accueillants, lance-til, un hamburger à la main. Et je l’ai payé 30 000 francs, c’est raisonnable. » Fadimata Belem, pour qui c’est la première visite au Prima Center, se montre tout aussi enthousiaste : « J’ai surtout aimé la salle de jeux d’arcade, les boutiques de vêtements et de bijoux… C’est très agréable ! »

Parmi les principaux pôles d’attraction du Prima Center depuis janvier : sa salle polyvalente de 900 m2, qui accueille des sportifs ou des cours de danse lorsqu’elle n’est pas occupée par un événement. Les propriétaires n’ont pas souhaité la louer – même si elle avait trouvé un locataire « prêt à mettre le paquet ». Ce n’est pas une question d’argent, insiste Saadi : « Le groupe a préféré garder la main sur la salle pour y proposer tout un éventail de loisirs : un concert tous les deux mois, des pièces de théâtre, des expositions, des foires valorisant l’artisanat guinéen, des fêtes… » Elle pourrait aussi accueillir Les 72 Heures du livre, un événement organisé chaque année en avril par la maison d’édition L’Harmattan, et être mise à contribution dès l’an prochain, puisque Conakry a été nommée par l’Unesco « Capitale mondiale du livre » pour l’année 2017.

L’un des derniers à emménager, et non le moindre, sera l’hypermarché de 2 000 m2. La direction du centre est encore en discussion avec plusieurs distributeurs, en particulier avec le groupe espagnol Dia, troisième plus grand franchiseur européen du secteur alimentaire (déjà bien implanté au Sénégal voisin), qui souhaite installer son enseigne Citydia à Conakry.

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