Cinéma : « D’une pierre deux coups », de Fejria Deliba
Avant de disparaître, elle a laissé un simple mot : « Il y a du couscous dans le frigo. Je pars. » De quoi inquiéter ses onze enfants. Chronique du premier film de Fejria Deliba.
Car la fugueuse, Zayane, illettrée, qui n’avait pas quitté sa cité de banlieue en France depuis longtemps, a 75 ans. Jusque-là dispersée, sa progéniture, soudée par l’inquiétude et l’incompréhension, se retrouve dans son petit appartement et découvre petit à petit, incrédule, que cette femme digne et secrète a éprouvé autrefois de tendres sentiments pour un autre homme que son mari.
Quant à elle, on la suivra dans son périple vers une destination lointaine. Ce qui a provoqué son départ, c’est une lettre lui annonçant la mort de cet homme qu’elle a jadis connu et aimé en Algérie, et avec lequel elle avait conservé non sans mal le contact. Une lettre qui lui disait d’aller chercher chez sa veuve, après sa disparition, un mystérieux paquet.
Un film double, donc, où l’on assiste à un mélodrame familial en contrepoint d’une sorte de road-movie. Un premier film, surtout, plein de sensibilité, non dénué d’humour et très bien interprété. Et un très beau portrait de femme et de mère par une réalisatrice, Fejria Deliba, qu’on a du mal à imaginer débutante et qui s’est fait connaître depuis longtemps par ses nombreux rôles au cinéma, au théâtre et à la télévision.
D’une pierre deux coups, un film de Fejma Deliba, sortie le mercredi 20 avril en France.
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