Bruno Koné : « Seule une minorité pense que tout va mal » en Côte d’Ivoire

Sa déclaration à la sortie du Conseil des ministres, le 21 avril, concernant les « 100 ou 200 personnes qui commentent l’actualité ivoirienne » sur les réseaux sociaux en faisant croire que « rien ne va » a déclenché la colère de nombreux internautes et twitteurs (qui ont ironiquement lancé le hashtag #200).

Bruno Koné, Ministre de l’économie numérique et porte-parole du gouvernement ivoirien. © VINCENT FOURNIER/J.A.

Bruno Koné, Ministre de l’économie numérique et porte-parole du gouvernement ivoirien. © VINCENT FOURNIER/J.A.

Publié le 17 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Quatre jours plus tard, Bruno Koné, ministre de l’Économie numérique et porte-parole du gouvernement, a dû s’en expliquer sur son compte Facebook et « clarifier [ses] propos ». Pour Jeune Afrique, il revient sur cette polémique qu’il qualifie de « tempête dans un verre d’eau ».

Jeune Afrique : Les mécontents qui s’expriment sur les réseaux sociaux jouent un rôle important dans la montée de la grogne sociale. En annulant un certain nombre de mesures, le 1er mai, le président Ouattara a en quelque sorte donné raison aux #200. Est-ce à dire qu’ils ont fait plier le gouvernement ?

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Bruno Koné : Le gouvernement n’a pas plié. Depuis toujours, avec le président de la République, il écoute et entend l’ensemble des populations ivoiriennes, et cela par tous les canaux possibles : contacts directs, médias traditionnels et modernes. Nous savions donc qu’il y avait du mécontentement sur certains sujets et réfléchissions depuis quelque temps déjà à des solutions.

Dire aujourd’hui que tout va mal en Côte d’Ivoire ne me paraît pas justifié

Pourtant, vos propos ont cristallisé les critiques. N’avez-vous pas fait une erreur de communication ?

Le débat qui a suivi a été un faux débat. Mon propos, qui a été sorti de son contexte, était le suivant : « Dire aujourd’hui que tout va mal en Côte d’Ivoire ne me paraît pas justifié. Et ceux qui le pensent constituent une minorité. » Il ne s’agit donc pas d’une erreur de communication, mais de la mauvaise compréhension d’une réponse à une question bien précise sur cette impression de « tout va mal » véhiculée par certains. Si on me la posait de nouveau aujourd’hui, j’y apporterais d’ailleurs la même réponse.

Dans son discours du 1er mai, le chef de l’État a expliqué avoir été surpris par la hausse importante des tarifs de l’eau et de l’électricité et avoir « regardé de plus près » la réforme du permis de conduire. Ces mesures avaient pourtant été validées en Conseil des ministres…

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Elles font effectivement l’objet de décisions gouvernementales, voire de décrets signés par le chef de l’État. Mais en général ceux-ci restent relativement ouverts et peuvent être ensuite complétés, notamment dans leurs modalités d’application, par des arrêtés ministériels. Les décrets peuvent par ailleurs être tout simplement mal appliqués. C’est typiquement ce qui s’est passé avec celui concernant le tarif de l’électricité, puisque le gouvernement avait décidé une hausse de 16 % [sur trois ans] et que les augmentations ont atteint 40 % sur certaines factures.

Sur ce dossier, tout est donc de la faute de la Compagnie ivoirienne d’électricité… Un peu facile, non ?

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À ce stade, nous ne souhaitons incriminer personne. Le fait est que le décret a été mal appliqué. Il est donc compréhensible que le chef de l’État soit intervenu pour mettre le holà.

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