Guinée-Bissau : Antonio Indjai, parrain déchu
C’est un putschiste récidiviste qui n’a toutefois jamais cherché à exercer le pouvoir… si ce n’est au sein de l’armée.
Coups d’État en Afrique : la fin d’une époque ?
Près de trois ans après le dernier coup de force réussi, en Égypte, l’Afrique va-t-elle (enfin) tourner la page ? Le continent aux 87 putschs a vu défiler un nombre édifiant de « sauveurs suprêmes » en quête de reconversion.
En avril 2010, le général Antonio Indjai destitue pour quelques semaines le Premier ministre bissau-guinéen Carlos Gomes Junior (surnommé Kadogo). Une opération qui le propulse chef d’état-major dans ce pays où les militaires détiennent un véritable pouvoir parallèle.
Deux ans plus tard, Indjai interrompt l’élection présidentielle, craignant de voir Kadogo – à qui la victoire semble promise – réduire l’influence de l’armée. Le pouvoir est confié à un régime de transition dirigé par des civils, mais les bailleurs de fonds exigent la tenue d’élections, qui n’auront lieu qu’en 2014. Entre-temps, recherché par la justice américaine pour son implication dans un trafic de cocaïne, Indjai fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Mais reste à la tête de l’état-major.
Lors de la présidentielle de 2014, la défaite de Nuno Gomes Nabiam, « son » candidat, face à José Mario Vaz a pu laisser craindre un troisième coup de force du général. Mais, devenu trop sulfureux pour les partenaires du pays, il a finalement été démis de ses fonctions. Peut-être contre une garantie d’impunité.
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