Algérie : Tahar Zbiri, factieux devenu sénateur
Algérie, automne 1967. Les relations entre Houari Boumédiène, qui dirige le pays depuis le coup d’État contre Ahmed Ben Bella, en juin 1965, et son ami Tahar Zbiri, chef d’état-major de l’armée, sont devenues exécrables.
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Près de trois ans après le dernier coup de force réussi, en Égypte, l’Afrique va-t-elle (enfin) tourner la page ? Le continent aux 87 putschs a vu défiler un nombre édifiant de « sauveurs suprêmes » en quête de reconversion.
Zbiri reproche à l’austère colonel d’avoir accaparé le pouvoir. Aussi décide-t-il d’évincer son frère d’armes en complotant avec d’autres responsables militaires.
Dans la nuit du 14 décembre 1967, il ordonne à trois bataillons de l’armée (1 500 hommes et une trentaine de chars et de véhicules blindés) de marcher sur la première région militaire de Blida. Ils n’atteindront jamais Alger. Lâchée par ses soutiens, la rébellion est étouffée dans l’œuf. Traqué par la sécurité militaire, le factieux se réfugie dans les montagnes des Aurès avant de s’enfuir à l’étranger : Tunisie, Suisse, Allemagne, France, Espagne et Maroc.
Gracié peu après la mort de Boumédiène, en 1978, Zbiri rentre au pays. Aujourd’hui âgé de 87 ans, il siège au Sénat depuis 1997, dans le tiers présidentiel. Réconcilié avec le président Bouteflika (auprès duquel il était déjà lors du coup d’État de 1965), il a été parmi les fervents supporters du quatrième mandat. Preuve de cette entente retrouvée : les frais médicaux de sa femme ont été pris en charge par l’État algérien lors de son hospitalisation en France il y a quelques années.
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