Hydrocarbures : demain du pétrole à São Tomé ? (carte)
La prospection reste prometteuse. Pas facile, pourtant, d’attirer des investisseurs quand les coûts d’exploration sont prohibitifs et que les cours du brut s’effondrent.
São Tomé-et-Prìncipe : grandeur nature
Démocratie solidement enracinée, jeunesse inventive, ouverture sur le centre et sur l’ouest du continent, beauté des paysages… L’archipel a de quoi se tailler une place de choix en Afrique. Saisira-t-il sa chance?
Lancée au début des années 2000, l’exploration pétrolière n’a pas encore donné de résultats probants. Ni dans la Zone économique exclusive (ZEE) de São Tomé-et-Príncipe ni dans la Joint Development Zone (JDZ), située entre le Nigeria et l’archipel, instaurée en 2001 et dirigée par une Autorité de développement conjoint.
Divisée en trois quartiers (A, B, C), la ZEE est, elle, administrée par la Agência Nacional de Petróleo de São Tomé-et-Príncipe (ANP-STP), créée en 2004, qui représente les intérêts de l’État santoméen, titulaire de tous les permis. Fin mars 2016, 7 de ses 19 blocs avaient été attribués (tous dans les zones A et B) et 6 contrats de partage de production (CPP) signés. Les négociations en vue de la signature d’un contrat avec ERHC Energy sur le bloc 4 devraient être conclues prochainement (voir carte).
Onshore, São Tomé America Petroleum Corporation s’est vu octroyer en juin 2014 une autorisation de prospection sur chacune des îles. Mais uniquement pour explorer la géologie du pays, car, pour des raisons environnementales, aucune mise en exploitation n’y sera autorisée.
À l’exception de la compagnie nationale angolaise Sonangol, opératrice du bloc 2 en partenariat avec Sinoangol STP (coentreprise du chinois Sinopec et de Sonangol) et du groupe portugais Galp Energia (bloc 6), toutes les sociétés présentes sont des juniors. Parmi ces dernières, les nigérianes Equator Exploration (blocs 5 et 12), filiale de Oando Energy Resources, et Oranto Petroleum Ltd (bloc 3), ainsi que les américaines Kosmos Energy (blocs 5, 6, 11 et 12), qui compte plusieurs filiales en Afrique, et ERHC Energy (blocs 4 et 11).
C’est à partir de 2018-2020 que débuteront les premières campagnes de forage
Contrôlée par le nigérian Chrome Group, ERHC Energy, qui est la compagnie la plus anciennement implantée à São Tomé-et-Príncipe, a cédé ses droits sur le bloc 5 à Kosmos Energy, en octobre 2015.
La plupart de ces sociétés n’en sont qu’au stade de la prospection sismique, qui ne débutera qu’en janvier 2017 sur les blocs 6, 11 et 12. Or, dans les CCP, la phase de recherche peut durer huit ans. « C’est donc seulement à partir de 2018-2020 que débuteront les premières campagnes de forage, explique Orlando Sousa Pontes, le directeur de l’ANP-STP. Elles permettront d’évaluer les réserves commercialisables et de décider si les gisements découverts seront mis en production. »
Un essor entravé par la chute des cours mondiaux du baril
L’agence cherche désormais à promouvoir les blocs 1, 7, 8 et 13. Pas facile, cependant, d’attirer de nouveaux investisseurs alors que les cours mondiaux du baril s’effondrent.
Une tendance qui, conjuguée aux coûts élevés de prospection et d’exploitation, explique que les majors française et américaine Total et Chevron-Texaco se soient retirées de la JDZ, où aucune découverte commerciale n’a été faite. Sur le bloc 1, un consortium a pris le relais. Il comprend le britannique Equator Hydrocarbons Ltd (opérateur), le sud-africain Papis Energy Solutions et le nigérian Dangote Energy Equity Resources, qui a signé un CCP avec la JDZ en juin 2015.
La mise en production reste suspendue à une remontée des prix du baril
Si les estimations tablent sur une production de 15 000 à 20 000 barils/jour, la mise en production reste suspendue à une remontée des prix du baril. Pour voir couler de l’or noir, il faudra donc attendre. Pourtant, malgré cette conjoncture peu favorable, São Tomé-et-Príncipe a signé en février un accord d’exploration pétrolière conjointe avec la Guinée équatoriale.
L’archipel a par ailleurs été réintégré en tant que pays candidat à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) le 26 octobre 2012. Pour obtenir le statut de membre, la dernière étape à franchir sera la remise du rapport ITIE 2015, qui devrait être prêt d’ici à la fin de 2016.
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