Transport routier : le SAV, un argument de poids

Lors de l’achat d’un camion, le service après-vente fait partie intégrante des prestations. Pour l’assurer, constructeurs et distributeurs se positionnent autour des grands corridors.

Plateforme d’Africa Truck Solutions, à Dakar. © PHILIPPE DUREUIL

Plateforme d’Africa Truck Solutions, à Dakar. © PHILIPPE DUREUIL

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 27 mai 2016 Lecture : 3 minutes.

Acheminer un conteneur d’un port ouest-africain vers l’hinterland coûte souvent plus cher que de l’envoyer en Asie. © Jacques Torregano / J.A.
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Logistique : focus sur le transport routier africain

En dépit d’une augmentation soutenue du fret routier, le secteur peine à s’organiser. En cause, des infrastructures et des circuits logistiques encore rudimentaires. « Jeune Afrique » a fait le point.

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« En Afrique, les camions ont besoin d’une vidange tous les 10 000 km, contre tous les 50 000 km en Europe », affirme Marc Dully, responsable de l’après-vente pour l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Est, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale du constructeur allemand MAN, filiale de Volkswagen. Alors que les véhicules sont soumis à rude épreuve sur les routes du continent, c’est sur le terrain du service après-vente (SAV) que se pressent désormais les constructeurs et distributeurs de poids lourds.

Répondre à un important besoin d’entretien

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« Les camions neufs sont devenus tous aussi solides et fiables. C’est la carte du SAV qui fait désormais la différence lors de l’achat d’un véhicule, reconnaît Emmanuel Quérel, directeur général d’Africa Truck Solutions (ATS), filiale créée en janvier 2015 par le groupe de logistique Necotrans, distributeur d’Iveco, qui vient de signer un partenariat avec AD Poids lourds, leader français de la distribution de pièces de véhicules industriels. On n’achète plus seulement un camion, mais tous les services qui y sont attachés. »

Il s’agit ainsi de devancer les besoins des professionnels en apportant des solutions très rapides. Rentabilité oblige, un camion doit être le plus souvent possible en rotation. Ce que coûte son entretien au kilomètre est donc regardé à la loupe par les transporteurs.

Les constructeurs entendent booster leur SAV à travers leur réseau d’importateurs ou en ouvrant des ateliers dans les ports.

Auparavant, certains d’entre eux achetaient des camions chinois à très bas coût pour effectuer un unique chantier. « Mais ceux-ci revenaient finalement chers et étaient très peu fiables, rétorque Emmanuel Quérel. Maintenant, avec un coût d’entretien de 25 à 40 F CFA au kilomètre, les transporteurs arrivent à contenir les coûts. Pour des camions qui effectuent 100 000 km par an, c’est avantageux. »

De MAN à Iveco, tous les constructeurs entendent booster leur SAV à travers leur réseau d’importateurs ou en ouvrant des ateliers dans les ports. Alors que l’allemand Daimler Trucks gérait jusque-là ce service depuis son siège de Stuttgart, il a inauguré début février deux centres régionaux d’assistance technique et commerciale à Nairobi et à Pretoria pour se rapprocher de ses clients et revendeurs.

Élargissement des services

Parfois, ce sont les distributeurs eux-mêmes qui prennent les devants : SMT Group, distributeur de Volvo Trucks, dispose par exemple de centres d’entretien dans une vingtaine de pays. ATS a déployé six bases de services avec des magasins de pièces détachées à Lomé, Ouagadougou, Abidjan, Bamako, Dakar et Douala. Dans ces deux dernières capitales, l’entreprise a aussi ouvert des centres qui forment clients, techniciens, gestionnaires de flottes et chauffeurs. L’absence de qualification des conducteurs est d’ailleurs, d’après les professionnels, l’une des principales sources de pannes.

« Le but est de suivre le camion durant toute la durée de sa vie et d’assister le client sur 1 500 km en s’installant autour des grands corridors, des ports jusqu’à l’intérieur des terres », détaillent Federico Sorvillo, directeur du développement d’Iveco, et Davide Diana, directeur produits et marketing Afrique et Moyen-Orient. En plus des ateliers dans les villes, les services de maintenance peuvent dépêcher pick-up et camions-ateliers sur les routes en cas d’urgence.

Le but est d’accompagner l’émergence de véritables flottes de centaines de véhicules, de plus en plus souvent géolocalisées par les constructeurs pour faciliter les interventions.

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Ou des recovery trucks pour dépanner et remorquer des poids lourds en milieu difficile. Ces solutions sont généralement intégrées dans des contrats de maintenance.

Cette palette de services est née pour accompagner l’émergence ces dernières années de véritables flottes de centaines de véhicules, de plus en plus souvent géolocalisées par les constructeurs pour faciliter les interventions. Cette course contre le temps est devenue une telle préoccupation que certains industriels n’hésitent pas à créer leur propre base d’entretien à domicile et leurs solutions. Certains camions se déplacent ainsi en convoi suivis de leur mécanicien.

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