Livres : « Uranium africain, une histoire globale », de Gabrielle Hecht
Dans cet essai très documenté, l’historienne Gabrielle Hecht démontre comment le continent a perdu le contrôle de son uranium.
L’uranium de la bombe lancée sur Hiroshima en 1945 provenait d’Afrique. Celui qu’était censé posséder Saddam Hussein avant sa chute en 2003, aussi. Pendant des années, une demi-douzaine de pays africains ont fourni à l’Occident 20 % à 50 % de ses besoins en « yellow cake ». Aujourd’hui encore, une bonne partie de l’uranium servant à fournir la France en électricité vient des mines d’Arlit.
Et pourtant, le continent est toujours considéré comme le parent pauvre du nucléaire dans le monde : il n’en tire que très peu de bénéfices au regard de la puissance militaire ou économique qu’il confère aux pays qui le transforment, et ceux parmi les hommes qui vont chercher le minerai sous terre, en Afrique du Sud ou au Niger aujourd’hui, à Madagascar ou au Congo hier, le paient au prix fort. Témoignages de mineurs et documents techniques à l’appui, l’historienne Gabrielle Hecht démontre dans cette étude remarquable – quoique fastidieuse à la lecture – comment l’Afrique a perdu le contrôle de « son » uranium et quelles en sont les conséquences humaines et environnementales.
Uranuim africain, une histoire globale, de Gabrielle Hetch, éd. Seuil, 146 pages, 23 euros.
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