Mohammed Barkindo : un écolo nigérian à la tête de l’Opep

Ce pétrolier, artisan du protocole de Kyoto, devient secrétaire général de l’organisation. Rendra-t-il ses membres plus « verts » ?

Le Nigérian connaît bien ce cartel : il l’a déjà dirigé, par intérim, en 2006 et a siégé au sein de sa commission économique pendant quinze ans. © DIDIER MAILLAC/REA

Le Nigérian connaît bien ce cartel : il l’a déjà dirigé, par intérim, en 2006 et a siégé au sein de sa commission économique pendant quinze ans. © DIDIER MAILLAC/REA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 14 juin 2016 Lecture : 1 minute.

Les treize pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont désigné, le 2 juin, le Nigérian Mohammed Sanussi Barkindo pour succéder le 1er août au secrétaire général de l’organisation, le Libyen Abdallah Salem el-Badri, pour un mandat de trois ans. Mohammed Barkindo avait plusieurs atouts pour l’emporter. Son pays se trouve dans une position de neutralité dans le conflit latent entre l’Arabie saoudite et l’Iran.

Lui-même est un pétrolier confirmé, puisqu’il a travaillé durant une vingtaine d’années au sein de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC). Il en a même été à la tête entre 2009 et 2010.

Ce qui a pu être décisif dans sa nomination tient au fait qu’il s’intéresse au changement climatique

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« Il connaît parfaitement le fonctionnement de l’Opep pour l’avoir dirigée par intérim en 2006 et pour avoir siégé pendant quinze ans au sein de sa commission économique, explique Francis Perrin, président de Stratégies et Politiques énergétiques. Mais ce qui a pu être décisif dans sa nomination tient au fait qu’il s’intéresse au changement climatique, ce qui n’est pas fréquent à l’Opep, même si le milieu pétrolier sait qu’il ne peut pas ignorer le problème. »

En effet, Mohammed Barkindo est sensible aux questions environnementales qui opposent les pétroliers et les sociétés civiles. Il a fait partie des groupes de travail qui ont élaboré la convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques ainsi que le protocole de Kyoto.

Il devra également jouer un rôle de médiateur entre les membres de ce cartel incapable de décider de la conduite à tenir en matière de production face à la chute du prix du baril, en raison de la règle de l’unanimité et de conflits politiques. Il pourrait ainsi contribuer à renforcer un peu la solidarité au sein de l’organisation, que le Gabon réintégrera le 1er juillet.

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