Entrepreneurs en Guinée équatoriale : Manuel Osa Nsue Nsua, le sauveur de la Banque nationale

Comme sur la scène politique, une nouvelle génération d’hommes et de femmes est apparue dans le monde des affaires, notamment grâce au dispositif de « local content » du gouvernement… Manuel Osa Nsue Nsua, patron de la Bange, en est l’exemple.

Manuel Osa Nsue Nsua. © MURIEL DEVEY MALU MALU POUR J.A.

Manuel Osa Nsue Nsua. © MURIEL DEVEY MALU MALU POUR J.A.

Publié le 30 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale. © Natacha KOLESNIKOVA/AFP
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Quel avenir pour la Guinée équatoriale ?

Le président Obiang Nguema, au pouvoir depuis près de quarante ans et réélu avec 93,7 % des voix en avril 2016, veut être l’homme qui a bâti un pays. Un État qui, jusqu’au milieu des années 1990, existait à peine. Jeune Afrique fait le point sur la situation politique et économique de la Guinée équatoriale.

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Il aurait pu poursuivre sa carrière à la banque Santander, où il avait déjà réalisé un beau parcours. Mais le sort en a décidé autrement. Et il n’a pas à le regretter. Manuel Osa Nsue Nsua est aujourd’hui le directeur général de la Banque nationale de Guinée équatoriale (Bange), qu’il a intégrée en octobre 2012 et redressée avec brio alors qu’elle était au bord de la faillite. « Il fallait trouver une solution, car sa fermeture aurait décrédibilisé la banque mais aussi la Guinée équatoriale. »

Né le 21 juillet 1976 à Andom-Onvang, dans le district de Nsok-Nsomo, Manuel Osa est parti dès l’âge de 6 ans en Espagne. « J’ai rejoint ma grande sœur à Palma de Majorque. C’est elle qui m’a élevée », raconte-t-il.Les temps sont difficiles, mais il parvient à décrocher son bac et à entamer des études supérieures, tout en travaillant. Grâce à ses efforts, il obtient deux licences, l’une en sciences de l’entreprise et l’autre en sciences économiques à l’Université des îles Baléares.

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Demande officielle du ministre des Finances

Puis, en 2005, il décroche un master en gestion financière et comptabilité d’entreprise à l’université Pompeu-Fabra de Barcelone. Un bel avenir s’ouvre alors devant lui. Et après quelques mois passés à la Direction générale de l’économie de la communauté autonome des îles Baléares, il entre en 2005 à la banque Santander. D’abord à Palma de Majorque, en tant que chargé de clientèle, puis comme directeur exécutif, un poste qu’il occupe pendant cinq ans, avant d’être promu directeur général d’agence. « Je supervisais quatre zones et participais même aux décisions au niveau de Madrid », dit-il.

Très apprécié, il est appelé à exercer de plus hautes fonctions au sein de l’établissement bancaire, mais, en 2012, le ministre des Finances de Guinée équatoriale lui demande très officiellement de rentrer au pays pour faire un audit de la Bange. Et, si possible, d’apporter des solutions. La suite fait aujourd’hui partie de l’histoire.

« L’audit terminé, je suis rentré en Espagne. Peu de temps après, on m’a proposé la direction de la Bange. Je n’ai pas hésité, car j’étais plus utile ici qu’en Espagne, où il y a plein de gens comme moi », estime Manuel Osa. De son séjour à l’étranger et de son passage dans le privé, il affirme avoir tiré « une expérience solide dans le secteur financier, une autre manière de travailler et la capacité de prendre des décisions ». Et d’affirmer : « Je suis le capitaine, mais ma porte est toujours ouverte. » Pour le plus grand bénéfice de la Bange.

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