Cinéma – Sénégal : décoloniser la folie

Ce beau documentaire convie le spectateur à un voyage peu banal dans les territoires de la folie au Sénégal.

Image du film. © Capture d’écran YouTube

Image du film. © Capture d’écran YouTube

Renaud de Rochebrune

Publié le 22 juin 2016 Lecture : 1 minute.

Tourné dans l’hôpital psychiatrique de Thiaroye, en lisière de Dakar, il nous fait pénétrer en compagnie d’une ancienne patiente amie de l’auteur, la réalisatrice Khady Sylla, dans un lieu où l’on refuse de traiter ceux qu’on appelle les fous uniquement « à l’occidentale », par la voie de la chimie. Disciple de l’ethnocinéaste Jean Rouch, qui l’a décidé à passer derrière la caméra, Joris Lachaise, philosophe de formation, interroge les méthodes de l’ethnopsychiatrie, « inventée » au Sénégal dans les années 1950 pour sortir des pratiques médicales coloniales.

la suite après cette publicité

Quel appui les psychiatres peuvent-ils trouver chez les marabouts, prêtres et autres exorcistes pour s’occuper des psychotiques en tenant compte de leur culture afin de les désaliéner dans tous les sens du terme ? Voilà la question centrale qu’explore ce film jamais didactique qui permet de rencontrer au fil de son déroulement des personnages certes perturbés mais tous fort attachants. Qui incitent à écouter ce que nous dit la folie, qui est aussi un discours sur la société, plus qu’à la juger.

Ce qu'il reste de la folie de Joris Lachaise. © DR

Ce qu'il reste de la folie de Joris Lachaise. © DR

Ce qu’il reste de la folie, de Joris Lachaise (sortie en France le 22 juin). 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image