À quelques mois du sommet de la Francophonie des 19 et 20 novembre, les services de renseignements français et américains, dont les représentants à Madagascar se sont rencontrés à la mi-juin, s’inquiètent de la percée de l’islamisme radical, notamment dans le nord de l’île, où ils redoutent la création d’une base de jihadistes.
À Antananarivo, le risque de voir débarquer des éléments de Daesh munis de faux papiers et ayant transité par Istanbul est pris très au sérieux. Par ailleurs, selon plusieurs sources concordantes, des bateaux suspects en provenance des Comores accostent régulièrement dans le nord-ouest du pays en toute illégalité, profitant de la quasi-inexistence des contrôles. Un député local, un homme d’affaires indo-pakistanais et un Comorien dirigeraient un réseau de recrutement de jihadistes.
« On a relevé d’importants mouvements de fonds douteux, peut-être destinés à financer des révoltes ou à fomenter une attaque terroriste », confirme un conseiller du gouvernement. Signe d’une radicalisation croissante, une dizaine de petites mosquées wahhabites ont été construites en quelques mois dans la ville de Mahajanga, où de plus en plus de femmes portent le voile intégral.