Mali : Batex-CI, la réussite au bout du fil
Lorsqu’il a inauguré Batex-CI en 2005, sur les cendres de l’ancienne Itema (Industrie textile du Mali), le Malien Bakary Cissé, basé en Côte d’Ivoire, misait essentiellement sur le tissage et entendait réaliser 23 millions de mètres de tissu par an.
Agro-industrie : le coton, une industrie à l’état brut
Grande productrice d’or blanc, l’Afrique de l’Ouest crée peu de valeur localement. Elle exporte une très grande partie de sa fibre, au détriment de la fabrication de fil et de tissu.
Mais, face à la concurrence chinoise, pakistanaise et indienne dans la sous-région, il s’est tourné vers le fil de coton pour rentabiliser les 9 milliards de F CFA (13,7 millions d’euros) investis dans la relance de l’activité. « Nous transformons 2 800 tonnes de coton par an, 80 % en fil et seulement 20 % en tissu », détaille Alioune Badara Diawara, 42 ans, administrateur général de Batex-CI.
L’entreprise a signé un contrat avec la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), qui lui impose de se fournir chez elle en échange d’une remise de 30 % sur le prix de la matière première.
Une option rentable
Acheté 1 425 F CFA le kilo, le coton devenu fil sera vendu 2 200 F CFA le kilo. « Il n’y a pas de concurrent sur ce marché. La demande est forte, et nous avons même refusé des commandes venant du Sénégal et de Guinée-Bissau », ajoute Alioune Badara. Le patron n’en dira pas plus sur les finances de l’entreprise, qui emploie 432 salariés. Mais les affaires semblent plutôt bonnes.
Les ateliers de tissage ne tournent qu’en cas de commande. Il s’agit en général de tissus personnalisés utilisés pour confectionner des pagnes à l’occasion de fêtes religieuses, de journées internationales lancées par l’ONU ou de campagnes électorales.
« En ce moment nous travaillons pour le chef de l’État gabonais, Ali Bongo Ondimba. La maquette est finie, nous attendons juste de savoir combien de pièces sont nécessaires. Nous avons par ailleurs réalisé les tissus d’Alpha Condé pour la présidentielle guinéenne et ceux de l’opposant nigérien Hama Amadou », précise Mimi Cissé, commercial de Batex-CI.
Mais cette activité pourrait disparaître à terme. L’entreprise envisage de se consacrer exclusivement à la production de fil de coton.
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