Gabon : Ali Bongo Ondimba peut compter sur eux

Ces trois hommes ont toute la confiance du chef de l’État.

Maixent Accrombessi fut l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba. © DR

Maixent Accrombessi fut l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba. © DR

MARWANE-BEN-YAHMED_2024

Publié le 15 juillet 2016 Lecture : 3 minutes.

Nous lui avons un jour demandé en qui il avait entièrement confiance. Une question qui plongea le chef de l’État dans un abîme de perplexité… Réponse : « On peut les compter sur les doigts d’une main. » En dehors du cercle familial, restreint – car la dynastie Bongo ne compte pas que de fidèles soutiens -, ils sont donc très peu nombreux à faire partie de sa véritable garde rapprochée.

Maixent Accrombessi : fidèle parmi les fidèles

la suite après cette publicité

Comment ne pas citer son directeur de cabinet, Maixent Accrombessi, 51 ans ? Ce titulaire d’un DEA en économie appliquée et d’un DESS en développement économique et social est le véritable gardien du Palais du bord de mer, comme il était celui du ministère de la Défense quand son patron en était le titulaire.

Il a un œil sur tout, contrôle tout et jouit de la confiance totale du président, qui sait pouvoir compter sur lui à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit et qui lui confie parfois des missions discrètes au Gabon ou des messages confidentiels à porter auprès de certains de ses homologues. C’est également lui qui gère directement les dossiers économiques (mais aussi politiques) les plus sensibles, comme le redressement fiscal de Total ou la reconduction de la convention qui lie l’État gabonais à Veolia et qui arrive à échéance en 2017.

Last but not least, il tient les cordons de la bourse du palais. Une position éminente qui lui vaut d’être craint et respecté à la présidence et détesté par les adversaires du chef de l’État.

Punching-ball favori des opposants d’Ali, qui jouent volontiers sur ses origines béninoises, mais aussi des grands groupes français, qui ne goûtent guère la diversification des partenaires économiques qu’il défend bec et ongles et les parts de marché qui s’envolent vers d’autres cieux, Accrombessi semble avoir pris un peu de recul depuis son interpellation, le 3 août 2015, dans le salon VIP de l’aéroport de Roissy, en France, qui l’a profondément marqué.

la suite après cette publicité

Lors de cet épisode, il a pu compter ses soutiens, peu nombreux : certains se sont imaginé que la place était à prendre. C’est mal connaître ABO, qui n’accorde pas facilement sa confiance et qui sait que le dévouement et la fidélité de son directeur de cabinet sont irremplaçables. Tant qu’il sera président, Maixent Accrombessi sera à ses côtés.

Liban Soleman : l’homme de toutes les missions

la suite après cette publicité

Il y a aussi Liban Soleman, 30 ans. Ce chef de cabinet multicarte, diplômé en finance, management et marketing, est disponible pour son patron vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Revenu auprès du candidat Ali lors de la présidentielle de 2009 – il vivait entre Libreville et les États-Unis -, il gère évidemment l’agenda présidentiel et veille scrupuleusement à l’application du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), le programme économique et social d’ABO.

Après moult circonvolutions au cours du mandat, il a en partie repris en main le volet communication de la présidence. Et accepte toutes les missions, officielles ou officieuses, que lui confie le « patron ».

Park Sang-Chul : bien plus qu’un garde du corps

Dernier élément de ce triumvirat, mais non des moindres : le Sud-Coréen Park Sang-chul, 63 ans, qui gère la sécurité personnelle d’Ali depuis plus de trente ans. Véritable institution, « Monsieur Park », comme on l’appelle, n’obéit à personne d’autre qu’au chef de l’État. Et personne, pas même le directeur de cabinet ou le secrétaire général de la présidence, ne s’avise de passer outre les directives de ce grand maître de taekwondo (huitième dan).

Les deux hommes se sont rencontrés en 1984 : Park avait répondu à une offre d’emploi du gouvernement qui recrutait des gardes du corps. Retenu, il est assigné à la protection rapprochée du jeune Ali, alors étudiant en France. Il le suivra tout au long de sa carrière, du ministère des Affaires étrangères à la présidence, en passant par la Défense.

Aussi discret qu’omniprésent, Park est toujours dans l’ombre d’ABO et règne sur le premier étage du Palais du bord de mer. Seule personne à pouvoir pénétrer dans le bureau du président sans s’annoncer, il gère les audiences à sa guise. Il connaît tellement bien son chef qu’il peut en décaler ou en annuler s’il estime que ce dernier a pris du retard dans son programme ou s’il est fatigué. Parfois, il fait également office de secrétaire particulier : certains interlocuteurs du chef de l’État passent par lui pour le joindre ou lui transmettre des messages, en toute discrétion.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image