Maroc : boycott norvégien à cap Boujdour
Le Norwegian Government Pension Fund Global (GPFG), Fonds souverain pétrolier de la Norvège, vient de céder 41 millions d’euros d’actions qu’il détenait dans l’écossais Cairn Energy et l’américain Kosmos Energy.
Il leur reproche d’avoir fait de l’exploration pétrolière à cap Boujdour, à 70 km des côtes du Sahara occidental, qu’Oslo qualifie de « territoire non autonome sans puissance administrative reconnue ». En 2005 déjà, le GPFG avait cédé 40 millions d’euros des actifs qu’il possédait dans l’américain Kerr-McGee, qui faisait des études géophysiques dans le même bloc.
Kosmos Energy détient ce permis depuis 2006 et l’a renouvelé en 2011. Le GPFG a pourtant acquis ses actions en 2013 et n’a passé le permis au crible des règles éthiques qu’au début de l’exploration pétrolière, en 2014.
Intraitable
Depuis deux ans, Andrew Inglis, le PDG de Kosmos, s’escrime à convaincre le GPFG de la légalité des opérations à cap Boujdour, rappelant qu’il ne s’agit que d’exploration et non de production, invoquant le soutien de centaines de membres de la communauté sahraouie, et s’appuyant sur un mémo juridique d’Abraham David Sofaer, qui fut jurisconsulte en chef du département d’État sous Ronald Reagan et George H. Bush. En vain.
Dès février dernier, la décision de céder ces actions était prise. L’idée d’une rencontre entre Andrew Inglis et Johan H. Andresen, président du conglomérat norvégien Ferd et du conseil d’éthique du GPFG, a été rejetée fin mai. Dans un ultime e-mail, envoyé au début de juin, le patron de Kosmos a exhorté les responsables du fonds à « une compréhension plus large des complexités du Sahara occidental, que certains réduisent à une simple question de bien ou de mal ».
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles