Internet : ça foisonne au Cameroun
Acteurs locaux et continentaux se disputent ce marché particulièrement dynamique.
Le départ de Cdiscount du Cameroun continue de susciter des commentaires. « Son positionnement premium, visant une certaine élite, et la complexité du dédouanement des produits étrangers expliquent en partie son échec », résume un analyste. Le géant français paierait ainsi une stratégie d’approche du marché inadaptée. Une chose est certaine, cette fermeture laisse un boulevard à son concurrent Jumia, qui semble se positionner comme le leader du commerce en ligne au Cameroun.
L’accès à internet, un obstacle
Depuis l’apparition des premiers sites d’e-commerce en 2012, l’activité (certes moins dynamique qu’en Égypte, au Nigeria ou au Kenya) a attiré des poids lourds comme le géant mondial du paiement PayPal. En l’absence d’étude, difficile de mesurer le poids réel de ce secteur, mais le pays, avec ses 23 millions d’habitants, est doté d’un fort potentiel. Le faible taux de pénétration de l’internet fait qu’à peine 6,4 % de la population aurait déjà eu recours à l’e-commerce, selon un récent rapport de PwC.
Cela n’empêche pas le foisonnement d’acteurs locaux et continentaux. Attirés par une demande croissante, ils profitent de l’accessibilité de plateformes comme PrestaShop, qui permet de créer son propre site de vente en ligne.
Le panorama va des sites d’annonces, comme Kerawa ou SellamQuick, à des sites généralistes tels Africa-Shops et Wandashops en passant par des opérateurs de niche comme Sappgo, spécialisé dans les produits alimentaires. D’autres acteurs, à l’instar de Vu Sur, servent de facilitateurs entre les consommateurs camerounais et des sites étrangers comme Amazon ou Zalando.
Reste à briser le scepticisme des Camerounais, habitués au cash, à l’égard des nouveaux modes de paiement
« Le dynamisme de l’écosystème camerounais s’explique par l’énergie entrepreneuriale des jeunes et, du côté de la demande, par leur appétence pour les produits de mode et des technologies de l’information et de la communication », souligne Candace Nkoth Bisseck, directrice de Jumia Cameroun. La faiblesse des coûts de connexion liée à l’arrivée de la 3G et de la 4G dope également le secteur. Reste à briser le scepticisme des Camerounais, habitués au cash, à l’égard des nouveaux modes de paiement. « Mais le principal défi demeure la logistique. En l’absence d’adresses, il est difficile de se faire livrer et cela peut faire exploser les coûts », conclut Candace Nkoth Bisseck.
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