Corneille Nangaa : « La Ceni ne peut pas agir sans tenir compte des uns et des autres »

En fonction depuis 2015, Corneille Nangaa s’est attelé à relancer le processus électoral. Avec quelques résultats, comme le plan de décaissement de 300 millions de dollars, la promulgation de la loi sur l’identification et l’enrôlement des électeurs et l’organisation de l’élection des gouverneurs des 21 nouvelles provinces.

3220.HR.jpg © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A.

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Publié le 28 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

Stade de Kinshasa, en juin 2016. © Gwenn Dubourthoumieu pour j.a.
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RD Congo : défis majeurs

Au-delà des incertitudes politiques, une nouvelle génération arrive dans la vie publique au moment où le pays a redessiné ses frontières intérieures. Autant de challenges à relever.

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Jeune Afrique : Pourquoi la Ceni n’est-elle pas en mesure de publier le nouveau calendrier électoral ?

Corneille Nangaa : Ce calendrier nécessite des consultations. La Ceni en a déjà publié trois. Ils n’ont pas été exécutés. Nous avons retenu quelques hypothèses sur lesquelles nous allons travailler. En attendant, nous lançons dès le 31 juillet le processus d’enrôlement des électeurs dans la province du Nord-Ubangi [Nord-Ouest].

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Que répondez-vous à ceux qui soutiennent que la Ceni trahit son indépendance lorsqu’elle attend l’instruction des politiques avant de publier le calendrier des élections ?

La Ceni est indépendante, mais elle opère dans un environnement constitutionnel bien déterminé, et les parties prenantes au processus sont nombreuses. Elle ne peut pas agir sans tenir compte des uns et des autres. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à exiger un consensus politique avant de publier un nouveau chronogramme des scrutins. La résolution du Conseil de sécurité et les rapports concertés Nations unies-OIF ont clairement indiqué qu’une publication arbitraire du calendrier électoral par la Ceni peut être source de violence.

Il faut seize mois et un jour pour constituer un nouveau fichier fiable

Selon la Ceni, le processus de révision du fichier électoral prendra au moins « seize mois et un jour ». Donc pas de présidentielle dans les délais constitutionnels. Qui est responsable de ce « glissement » ?

Ce n’est pas à la Ceni d’établir les responsabilités. En février 2015, nous avions publié un calendrier global qui prévoyait le scrutin présidentiel dans les délais constitutionnels. Ce chronogramme était assorti de 23 contraintes.

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Nous avons évalué le processus électoral et indiqué qu’il fallait seize mois et un jour pour constituer un nouveau fichier fiable. Ces seize mois courent depuis février, et il ne nous en reste que onze. Comment concilier cette contrainte technique au respect des délais constitutionnels ? En 2005 et en 2006, lorsque le second tour n’avait pas pu se tenir dans les quinze jours comme prévu à l’époque par la Constitution, les Congolais avaient trouvé une solution.

J’ai confiance en la responsabilité des acteurs politiques. Car ce qu’ils ont tous en commun et de plus cher, ce n’est pas leur positionnement, opposition ou majorité, mais bien la RD Congo.

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