L’Afrique met ses terminaux à niveau

De plus en plus d’aérogares se dotent de zones dévolues à l’aviation d’affaires. Après l’Afrique du Sud et le Nigeria, c’est au tour du Maroc et de la Côte d’Ivoire.

Au Cap, c’est le groupe suisse execujet qui exploite l’infrastructure. © execujet

Au Cap, c’est le groupe suisse execujet qui exploite l’infrastructure. © execujet

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 27 juillet 2016 Lecture : 2 minutes.

Prix d’un aller-retour entre Le Cap et Johannesburg (ici, le hangar d’Execujet) avec un Pilatus PC-12 de six sièges	: 17	600 dollars. © Execujet
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Aviation d’affaires

L’engouement des businessmen pour ces petits avions a fait décoller ce marché de niche. Mais la chute des matières premières freine désormais sa progression.

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L’avenir de l’aviation d’affaires se jouera dans les airs, mais pas seulement. C’est aussi sur les services au sol que misent les pays africains pour doper ce secteur. Si les appareils privés partagent généralement avec les avions de ligne les grandes aérogares internationales, où des salons VIP existent depuis longtemps, de plus en plus de petits terminaux FBO (fixed base operator) exclusivement consacrés à l’aviation d’affaires fleurissent au bord des pistes, près des terminaux classiques.

Offrir une expérience haut de gamme au sol

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Les premiers sont nés en Afrique du Sud et au Nigeria, les pays leaders du transport privé sur le continent. Ils sont exploités soit directement par des compagnies comme le groupe suisse Execujet, soit par des gestionnaires spécialisés comme l’américain Signature Flight Support, le belge Aviapartner ou encore le portugais Jetbase. Deux ou trois opérateurs peuvent ainsi se faire concurrence au sein d’un même terminal.

L’objectif est d’offrir toujours plus de services aux passagers et aux équipages : retrait des bagages et passage accéléré des contrôles, conciergerie, services de transfert, salons, salles de repos et de réunion. L’assistance technique et logistique gagne elle aussi en efficacité. Outre le ravitaillement en carburant et le nettoyage des appareils, les compagnies peuvent aussi bénéficier d’opérations de maintenance légère, les grosses interventions restant assurées par les hubs sud-africains ou, très souvent, européens.

Le Maroc s’impose en leader

Le Maroc est en passe de devenir le nouveau territoire de développement des opérateurs de FBO. Le royaume, qui en 2014 a comptabilisé 11 200 mouvements d’avions d’affaires, s’est donné deux ans au maximum pour disposer d’infrastructures conformes aux standards internationaux. Celles-ci lui permettront d’augmenter son trafic national et international, notamment à destination du sud du Sahara.

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En mai, l’Office national des aéroports marocain (Onda) a retenu sur appel d’offres l’opérateur Swissport Executive Aviation (racheté en 2015 par le chinois HNA Group) et le dubaïote Jetex Flight Support pour la construction des cinq premiers FBO du pays. Les deux gestionnaires exploiteront durant dix ans les terminaux d’affaires des aéroports de Casablanca, Marrakech, Rabat et Tanger – et Jetex Flight Support a aussi obtenu des licences pour opérer à Agadir et à Dakhla. Ces deux compagnies, qui se sont engagées à investir 130 millions de dirhams (11,8 millions d’euros), présentent déjà de solides références.

Bientôt des fixed base operator en Afrique subsaharienne

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Implanté sur 87 bases dans 22 pays et gérant des FBO en Tanzanie, au Kenya, en Afrique du Sud et en Algérie, Swissport Executive Aviation était déjà actif au Maroc, dans neuf aéroports. Quant à Jetex Flight Support, il fournit des services de handling (manutention) et dispose d’équipes d’accueil avec conciergerie dans douze aéroports du continent, dont ceux de Brazzaville, Conakry, Dakar, Abidjan, Bujumbura, Yaoundé et Alger.

Au sud du Sahara, l’aéroport Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, où le trafic de l’aviation d’affaires a doublé ces dernières années, prévoit également de se lancer dans la course. Selon sa direction, un appel d’offres va être lancé avant la fin de l’année pour la réalisation d’un FBO d’une superficie de 2 000 m2 sur deux niveaux. La livraison est attendue pour 2017. Promis à un fort développement sur le continent, les gestionnaires de terminaux devront néanmoins relever un défi s’ils veulent tenir toutes leurs promesses : former les personnels qui assureront la maintenance des appareils et l’accueil des passagers.

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