Maroc : Mohammed VI mécontent à l’encontre d’Abdelilah Benkirane
Fin d’une longue sollicitude royale à l’égard du Premier ministre, Abdelilah Benkirane, ou souci de remettre son parti, le PJD, sur un pied d’égalité avec les autres formations à moins de trois mois des législatives du 7 octobre ?
Pour la première fois, Mohammed VI a laissé début juillet filtrer son mécontentement à l’encontre d’un chef du gouvernement qui, tout en jurant de sa loyauté envers la monarchie, « se comporte en opposant le week-end venu, lors des réunions et meetings du PJD », estime un proche du souverain. Dans la ligne de mire : les récentes déclarations de Benkirane sur « les deux gouvernements », celui qu’il dirige et celui dont le Palais tirerait, selon lui, les ficelles, et sa énième sortie contre le PAM, parti fondé par le conseiller du roi, Fouad Ali El Himma, dont il réclame désormais la dissolution pure et simple.
À cela s’ajoutent « les agaçantes indiscrétions » du Premier ministre islamiste, s’indigne la même source : « Sa Majesté n’apprécie pas que l’on divulgue le contenu de ses entretiens, encore moins celui de ses gestes privés » – allusion à la « révélation » par Benkirane d’un cadeau (une montre) offert à sa mère par le roi. On ne le cache plus au Palais : celui dont le mandat de secrétaire général du PJD expire, en principe définitivement, en ce mois de juillet (le congrès du parti a été reporté à l’après-législatives et il n’est pas exclu que les statuts soient amendés pour lui permettre de se représenter), est en sursis.
« Mes valises sont prêtes et je suis prêt à quitter le gouvernement à tout instant », a d’ores et déjà répondu l’intéressé, lequel précise qu’il restera fidèle au roi… « même s’il me jette en prison ». Déclaration jugée « particulièrement irresponsable » par l’entourage royal.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles