Gabon : forces et faiblesses des candidats à la présidentielle

Le 12 juillet, une vingtaine de candidats avaient déposé leur dossier de candidature devant la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), qui devait les examiner.

Pierre Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate du Gabon. © Franck Charly Mandoukou

Pierre Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate du Gabon. © Franck Charly Mandoukou

GEORGES-DOUGUELI_2024

Publié le 26 juillet 2016 Lecture : 4 minutes.

Mais ceux qui peuvent influer sur le cours du scrutin se comptent sur les doigts d’une main.

Les nostalgiques de l’ancien régime

Guy Nzouba Ndama 

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Profil : âgé de 70 ans, l’ex-président de l’Assemblée nationale a commencé par enseigner la philosophie. En mars dernier, il a démissionné du perchoir et du PDG pour se présenter à la présidence, et il peut se targuer du soutien d’Héritage et Modernité.

Forces : le « système Nzouba » est un entrelacs de réseaux tissés pendant ses deux décennies au perchoir. Il connaît extrêmement bien la classe politique gabonaise.

Faiblesses : c’est un Pouvi de l’Ogooué-Lolo, un fief électoral peu peuplé. Il a trop longtemps été associé au pouvoir pour que les opposants le considèrent comme l’un des leurs.

Guy Nzouba Ndama (Gabon), élu à la présidence de l'Assemblée nationale le 27 janvier 1997, il en démissionne le 31 mars 2016 en se déclarant opposé à la réélection d'Omar Ali Bongo à la tête de l'Etat. Le 5 avril, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle d'août 2016. A Paris, le 16.06.2016. © Vincent Fournier/JA © Vincent Fournier/JA

Guy Nzouba Ndama (Gabon), élu à la présidence de l'Assemblée nationale le 27 janvier 1997, il en démissionne le 31 mars 2016 en se déclarant opposé à la réélection d'Omar Ali Bongo à la tête de l'Etat. Le 5 avril, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle d'août 2016. A Paris, le 16.06.2016. © Vincent Fournier/JA © Vincent Fournier/JA

Léon Paul Ngoulakia

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Profil : cet assureur de carrière est le fils d’Emma Rose Ngoulakia, la sœur aînée de Patience Dabany, mère du chef de l’État. Ngoulakia, 58 ans, est donc le cousin germain du chef de l’État. Il a dirigé l’Agence de promotion des investissements privés (Apip), puis a été porté à la tête du Conseil national de sécurité (CNS), avant de diriger la Caistab. Il a démissionné en octobre 2015 et est candidat du Mouvement patriote et républicain (MPR).

Forces : issu d’un système qu’il connaît par cœur, notamment dans sa composante sécuritaire, il peut disposer d’une vraie capacité de nuisance. Il est peut-être aussi le porte-voix des déçus de la province du Haut-Ogooué, qui voteraient pour le retour des privilèges auxquels les avait habitués l’ancien régime.

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Ses faiblesses : ceux qui honnissent la famille Bongo n’oublieront jamais qu’il en est l’un des piliers. Son engagement est moins porté par un programme que par le ressentiment, et il traîne, à Libreville, une réputation de dilettante un peu trop fortuné.

Leon Paul Ngoulakia (@LPNgoulakia) | Twitter © Twitter

Leon Paul Ngoulakia (@LPNgoulakia) | Twitter © Twitter

Les rénovateurs

Casimir Oyé Mba

Profil : l’ancien gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a été cinq ans Premier ministre d’Omar Bongo Ondimba. Ce Fang de l’Estuaire est aujourd’hui, à 74 ans, le vice-président de l’UN. Aux jeunes, qu’il espère séduire malgré ses 74 ans, il répète qu’il n’est pas franc-maçon, mais qu’il a eu une riche carrière.

Forces : son image de fort en thème construite depuis la BEAC. Sa carrière sans tache ni scandale. Sa modération, qui l’a souvent conduit à parler avec le pouvoir pour désamorcer les crises. Il est soutenu par un parti bien implanté sur l’ensemble du territoire.

Faiblesses : son désistement en 2009.

Casimir Oyé Mba (Gabon), ancien Premier ministre du président Omar Bongo, vice-président du parti d'opposition Union nationale (UN), candidat à l'élection présidentielle d'août 2016. A Paris, le 10.05.2016. © Vincent Fournier/JA © Vincent Fournier/JA

Casimir Oyé Mba (Gabon), ancien Premier ministre du président Omar Bongo, vice-président du parti d'opposition Union nationale (UN), candidat à l'élection présidentielle d'août 2016. A Paris, le 10.05.2016. © Vincent Fournier/JA © Vincent Fournier/JA

Raymond Ndong Sima 

Profil : cet économiste de 61 ans né à Oyem, dans le Woleu-Ntem, a été deux ans le Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba avant de rejoindre l’opposition, où il roule pour son propre compte. Il prône le redressement économique du pays, une réforme radicale de l’État et un ajustement de ses dépenses.

Forces : il a une image d’homme intègre au caractère entier. On lui reconnaît des compétences de technicien et un tempérament de travailleur acharné.

Faiblesses : il a passé une partie de sa vie à restructurer des entreprises en difficulté. On ne se fait pas que des amis en mettant les gens au chômage. Ses collaborateurs le trouvent têtu et peu disposé à l’écoute. Il n’est pas non plus un chef de bande susceptible de susciter des fidélités durables.

Raymond Ndong Sima, nouveau 1er ministre Gabonais, palais présidentiel de Libreville le 29 février 2012
Crédit: Desirey Minkoh/ Afrikimages Agency. © Afrikimages Agency

Raymond Ndong Sima, nouveau 1er ministre Gabonais, palais présidentiel de Libreville le 29 février 2012
Crédit: Desirey Minkoh/ Afrikimages Agency. © Afrikimages Agency

Le populiste

Jean Ping

Profil : originaire de l’Ogooué-Maritime, il est, à 74 ans, devenu la coqueluche des médias depuis qu’il a rejoint l’opposition. Il montre des qualités de bête politique.

Forces : il dispose d’un bon carnet d’adresses. Ancien directeur de cabinet de Bongo père, ex-ministre des Affaires étrangères, c’est un personnage madré du marigot. Il est parti en campagne avant tout le monde, et l’argent, qui lui permet d’entretenir nombre d’amitiés, est l’un de ses points forts.

Faiblesses : l’argent est aussi son point faible. Son fils est mis en cause dans des scandales financiers, et ses liens avec certains membres de la famille Bongo, comme Pascaline, la sœur du chef de l’État, qui fut sa compagne, lui coûtent des points de crédibilité. Il semble mû par l’obsession d’être le numéro un.

Former African Union Peace and Security Council Commissioner and potential Gabonese candidate for the 2016 presidential election Jean Ping poses on October 8, 2015 in Paris. AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD / AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD © Kenzo Tribouillard/AFP

Former African Union Peace and Security Council Commissioner and potential Gabonese candidate for the 2016 presidential election Jean Ping poses on October 8, 2015 in Paris. AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD / AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD © Kenzo Tribouillard/AFP

Le figurant

Pierre Claver Maganga Moussavou

Profil : dans la série « élections présidentielles », le président du Parti social-démocrate (PSD) est de toutes les saisons. À 64 ans, il entame sa quatrième campagne sans que personne ne soit capable de dire ce que veut l’ancien ministre de Bongo père, toujours maire de Mouila.

Forces : son fief de La Ngounié. Lors des législatives de 2011, il est parvenu à y faire élire son épouse, Albertine Maganga Moussavou, qui est aussi vice-présidente du PSD.

Faiblesses : son projet de société dépense sans compter. Il a formulé 15 propositions où il accorde toutes sortes d’allocations, de crédits d’étude, de crédits de formation professionnelle, d’aides et d’indemnités en tous genres, sans en détailler le financement.

Pierre Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate du Gabon. © Franck Charly Mandoukou

Pierre Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate du Gabon. © Franck Charly Mandoukou

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