Congo – RDC : Denis Sassou Nguesso, profession médiateur

Les chemins hasardeux du dialogue intercongolais en vue de la présidentielle passeraient-ils par Brazzaville ?

Denis Sassou Nguesso (à dr.) et Joseph Kabila, le 27 juin, à Oyo, au Congo. © DR

Denis Sassou Nguesso (à dr.) et Joseph Kabila, le 27 juin, à Oyo, au Congo. © DR

Publié le 8 août 2016 Lecture : 1 minute.

Depuis cinq semaines, le président Denis Sassou Nguesso (DSN) tente en toute discrétion un exercice dans lequel il a souvent excellé par le passé : nouer les fils d’une négociation entre le pouvoir et l’opposition d’un voisin en crise. Tout commence le 27 juin, lorsque DSN accueille à Oyo son homologue Joseph Kabila avant de recevoir, le lendemain, un appel du secrétaire d’État américain John Kerry lui demandant de s’investir dans l’imbroglio « RD-congolais ».

Suivent des audiences, au palais du Plateau à Brazza, avec le facilitateur de l’UA, Edem Kodjo, l’envoyé spécial de l’ONU, Saïd Djinnit, et le patron de la Monusco, Maman Sidikou. Figure tutélaire de l’Église catholique en RD Congo, le cardinal Laurent Monsengwo, proche de DSN, est en contact régulier avec ce dernier. À partir de la mi-juillet, le mouvement s’accélère. Vital Kamerhe est le premier opposant à traverser le fleuve pour être reçu par le président, suivi par Ève Bazaiba et Fidèle Babala (MLC Bemba), Pierre Lumbi (G7), Azarias Ruberwa, le sénateur Mokonda Bonza et les députés Mwando Nsimba et Delly Sesanga.

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Côté pouvoir, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, le secrétaire général du parti présidentiel, Henri Mova, le directeur de cabinet de Joseph Kabila, Néhémie Mwilanya, et l’ancien grand argentier Jean-Claude Masangu font le déplacement de Brazzaville.

Ils y croisent l’envoyé spécial américain pour les Grands Lacs, Tom Perriello (reçu à deux reprises par Sassou, la dernière fois le 1er août), son homologue de l’UE, Koen Vervaeke, et le ministre d’État belge Herman De Croo. Un vrai ballet diplomatique, auquel manquent pour l’instant deux interlocuteurs clés, Étienne Tshisekedi et Moïse Katumbi, même si « des contacts suivis », assure-t-on à Brazzaville, sont en cours avec l’entourage du premier. La France, dont le nouvel ambassadeur, Bertrand Cochery, a présenté le 3 août ses lettres de créances à DSN, assorties de déclarations très consensuelles, est assez largement hors jeu.

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