Abbas Mahamat Tolli : programmé pour gouverner

Sa nomination officielle n’est plus qu’une formalité : le Tchadien prendra la tête de la Banque des États de l’Afrique centrale en janvier 2017, pour le plus grand plaisir d’Idriss Déby Itno.

Abbas Mahamat Tolli, ancien secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique Centrale, a pris la direction de la BDEAC. © Fondation Ferdi/Vimeo

Abbas Mahamat Tolli, ancien secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique Centrale, a pris la direction de la BDEAC. © Fondation Ferdi/Vimeo

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Publié le 11 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Absents du sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cemac, le 30 juillet à Malabo, Idriss Déby Itno et Paul Biya ont pris leurs pairs de court. Alors que les travaux touchaient à leur fin, Albert Pahimi Padacké, le Premier ministre tchadien, a abordé le sujet de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) et, suivant les instructions qui lui avaient été données, proposé Abbas Mahamat Tolli au poste de gouverneur, avec prise de fonctions dans les prochains jours. Le mandat de l’Équato-Guinéen Lucas Abaga Nchama ne s’achevant qu’en janvier 2017, Albert Pahimi Padacké s’est évidemment heurté au refus de Malabo… mais a bénéficié du soutien de son homologue camerounais, Philémon Yang, qui avait reçu une consigne similaire.

Un favori

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Abbas Mahamat Tolli, 44 ans, sera donc le prochain banquier central de la zone Cemac, à partir de janvier, tandis que le siège de vice-gouverneur doit revenir à Dieudonné Evou Mekou, 55 ans, actuel patron de la Caisse autonome d’amortissement du Cameroun et neveu de Paul Biya.

Certes, les deux noms ne figurent pas dans le communiqué final du sommet de Malabo, car le Gabon, le Congo, la Guinée équatoriale et la Centrafrique n’ont pas suggéré de candidats pour compléter le gouvernement de la Beac, contrairement à ce que veulent les procédures de désignation. Mais la suite devrait être une simple formalité : le conseil d’administration de la Beac et le comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) doivent valider la candidature d’Abbas Mahamat Tolli avant la signature de l’acte de nomination par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président en exercice de la Cemac.

Abbas Mahamat Tolli était le favori. Quand Idriss Déby Itno l’a envoyé, en juin 2015, à Brazzaville pour occuper la présidence de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), les observateurs avaient déjà vu en cette promotion un tremplin. Et le fait qu’il ait été invité à rompre le jeûne avec le président tchadien à N’Djamena lors de la dernière semaine du mois de ramadan en a conforté plus d’un dans cette impression.

Faire ses preuves

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En outre, en prenant la tête de l’institution de Yaoundé, il achèvera de faire le tour des institutions financières de la sous-région, lui qui a été secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) après avoir dirigé plusieurs ministères économiques de son pays.

Fils de Haïga Déby Itno, la grande sœur du président tchadien – dont il fut un temps le directeur du cabinet civil –, Abbas Mahamat Tolli est souvent suspecté de ne devoir son ascension qu’à sa filiation. « Il faut arrêter avec le délit de parenté », rétorque Rigobert Roger Andely, ancien ministre congolais de l’Économie et ex-vice-gouverneur de la Beac, qui loue la probité, l’autorité naturelle et la pondération du Tchadien. « Plus que tout, son intelligence et son management collaboratif le qualifient pour le poste », conclut-il.

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Il lui faudra également une bonne dose d’imagination pour trouver des solutions aux problèmes économiques de la sous-région et résoudre cette équation : secourir des États membres frappés de plein fouet par l’effondrement des prix du pétrole, tout en maintenant les prix sous contrôle. Pour l’heure, Abbas Mahamat Tolli doit achever le train de réformes engagées pour restaurer la gouvernance de la BDEAC et la doter d’un plan stratégique ambitieux.

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