Jeux Olympiques : le hijab de la discorde

Autorisé depuis 2012, le port du voile aux JO suscite plus que jamais des réactions contrastées.

Match de beach-volley Allemagne-Égypte, le 7 août, à Rio. © Lucy Nicholson/REUTERS

Match de beach-volley Allemagne-Égypte, le 7 août, à Rio. © Lucy Nicholson/REUTERS

ProfilAuteur_LaurentDeSaintPerier

Publié le 18 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Bikini versus burkini, le cliché a été diffusé sur toute la planète. Prise lors du match de beach-volley Allemagne-Égypte, la photo devenue « iconique » a figé le duel aérien de deux joueuses : l’une, allemande, queue-de-cheval au vent et vêtue d’un simple bikini, repousse la balle sur son adversaire égyptienne voilée et dont le corps est couvert jusqu’aux pieds par une combinaison sombre. Le filet barre l’image en son milieu, comme la ligne de démarcation de ce jeu de dames en noir et chair sur le sable de Copacabana.

Un cliché à forte portée symbolique

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Si elle est l’instantané d’un événement qui ne porte d’autre message que celui de la compétition sportive, la photo est devenue un symbole paradoxal où certains voient la communion des cultures dans l’esprit olympique et d’autres lisent l’affrontement à balle réelle de deux mondes opposés, voire un « choc des cultures » pour le Times britannique.

La dissonance des perceptions rappelle la controverse née en 2012 après l’autorisation officielle du port du voile aux JO. Certaines féministes avaient alors affirmé qu’il ne pouvait être toléré dans l’enceinte olympique contre d’autres arguant qu’il valait mieux des femmes voilées qu’aucune femme venant des pays où il est de rigueur.

Lutte contre les stéréotypes

Noire, musulmane et voilée, la sabreuse Ibtihaj Muhammad, qui a vu le jour il y a trente ans au pays de la liberté, est devenue une star médiatique en étant la première sportive américaine voilée à participer aux JO. Déjà saluée par le président Barack Obama, elle avait même été pressentie pour porter la bannière étoilée en tête de sa délégation lors de la cérémonie d’ouverture, ce qui aurait été un message sans ambiguïté à l’heure des déchaînements islamophobes du candidat républicain Donald Trump.

La sabreuse américaine Ibtihaj Muhammad. © Valerie Macon/AFP

La sabreuse américaine Ibtihaj Muhammad. © Valerie Macon/AFP

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« Je suis excitée à l’idée de combattre les stéréotypes et les préjugés que les gens ont sur les femmes musulmanes, a-t-elle déclaré après sa défaite en huitièmes de finale. Je ne veux pas seulement montrer que nous pouvons faire partie de n’importe quelle équipe olympique, mais aussi de celle des États-Unis, qui est l’une des meilleures au monde. »

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