Gabon : quel bilan pour Ali Bongo Ondimba ?

Économie, démocratie, libertés, jeunesse, logement, emploi, infrastructures… Jeune Afrique a passé au crible le bilan du chef de l’État gabonais.

Le président Ali Bongo Ondimba lors du quatrème sommet Europe-Afrique à Bruxelles. © ALAIN JOCARD / AFP

Le président Ali Bongo Ondimba lors du quatrème sommet Europe-Afrique à Bruxelles. © ALAIN JOCARD / AFP

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Publié le 24 août 2016 Lecture : 2 minutes.

Ali Bongo Ondimba, président du Gabon à Paris le 10 Novembre 2015. © Francois Mori/AP/SIPA
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Présidentielle au Gabon : le bilan d’Ali Bongo Ondimba passé au crible

Économie, démocratie, libertés, jeunesse, logement, emploi, infrastructures… Jeune Afrique a passé au crible le bilan du chef de l’État gabonais.

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C’est une démarche inédite au Gabon et, finalement, assez rare sur le continent : un président sortant, candidat à sa réélection, publie son bilan, tous domaines confondus et chiffres à l’appui, quelques semaines avant le scrutin présidentiel.

Un document de 132 pages, intitulé « Plan stratégique Gabon émergent (PSGE) – panorama des réalisations 2009-2016 », présenté comme la concrétisation d’une « véritable démarche de transparence » et destiné à permettre aux Gabonais de juger eux-mêmes l’effectivité des réalisations de ces sept dernières années mais aussi les retards (logements, emploi) et les lacunes à combler (santé, éducation). L’exercice n’oublie ainsi pas de pointer ce qui n’a pas suffisamment progressé.

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Des difficultés à mettre oeuvre son programme

Toute la stratégie du camp présidentiel est ici résumée : Ali Bongo Ondimba (ABO) peut s’appuyer sur ce qui a été mis en place durant ce mandat, notamment en termes de construction d’infrastructures et de changement de paradigmes (fin des privilèges et des fonctionnaires fantômes, mise en avant des notions de performance et de mérite, égalité des chances, etc.), mais reconnaît que, compte tenu de la difficulté de réformer un pays comme le Gabon, perclus de contradictions et de mauvaises habitudes, d’erreurs commises dans le choix des hommes, les méthodes employées, voire la stratégie, mais aussi frappé par la chute des cours du brut, qui a freiné considérablement les capacités d’investissement, beaucoup reste à faire.

Sans oublier de rappeler que la concrétisation des objectifs du PSGE, la fameuse « émergence », a été fixée dès sa conception à 2025. Il faut donc un deuxième mandat pour parachever le programme… CQFD.

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Répondre à Jean Ping

Autre objectif, plus sibyllin : répondre à ses opposants – Jean Ping en tête – qui, de meetings en déclarations médiatiques, dénoncent l’état « catastrophique » d’un pays « riche qui n’a rien construit en un demi-siècle ». Ce qui ne manque pas de faire rire jaune les partisans du chef de l’État, puisque la plupart d’entre eux ont occupé des postes à hautes responsabilités durant l’ère Omar Bongo Ondimba – chargé de Travaux publics, du Pétrole… voire chef de gouvernement – et sont donc les premiers comptables des griefs énumérés, alors qu’ABO, à la tête du ministère de la Défense sous son père, peut se targuer de réalisations concrètes durant les dix ans qu’il a passés à la tête de l’armée.

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C’est désormais, en l’absence de candidatures incarnant une troisième voie entre ABO et ces anciens caciques d’Omar, aux Gabonais de choisir : poursuivre sur la voie tracée depuis 2009 ou renverser la table pour se lancer dans une nouvelle aventure incarnée par… l’ancienne génération. Réponse à partir du 29 août, date à laquelle les résultats de la présidentielle devraient être disponibles.

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