Tunisie : retour sur les trois surprises du gouvernement d’union nationale

Au casting du gouvernement d’union nationale, trois surprises : deux femmes et un homme, tous trois indépendants et désormais très attendus.

Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération. © Samy Frikha

Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération. © Samy Frikha

Publié le 5 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Héla Cheikhrouhou, 44 ans, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, dispose d’une solide expérience en matière de politiques publiques acquise à la Banque mondiale, à la Banque africaine de développement (BAD) et à la tête du Fonds vert pour le climat, de l’ONU. Son réseau de relations internationales et ses compétences sur le terrain des énergies nouvelles et renouvelables lui confèrent la capacité à apporter de la valeur ajoutée à un domaine figé.

L’ancienne tradeuse devra aussi s’attaquer au dossier des hydrocarbures, un secteur laminé aux déficits abyssaux. Mais la principale difficulté pour cette ministre au profil technique, sans réelle pratique de la Tunisie profonde, consistera à relever le défi d’un secteur minier centré sur une unique ressource, le phosphate, qui perd pas moins de 2 millions de dinars (environ 800 000 euros) par an.

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Pour certains, le dossier du bassin minier de Gafsa, avec ses problématiques socio-économiques transversales et intriquées, ne peut être géré par un ministère technique. Ils suggèrent qu’un médiateur relevant de la présidence et de la primature y soit affecté.

Héla Cheikhrouhou, ministre de l’Énergie et des Mines. © Ons Abid

Héla Cheikhrouhou, ministre de l’Énergie et des Mines. © Ons Abid

Rompu aux affaires internationales avec une dimension entrepreneuriale, Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, mettra aussi à profit son expérience dans les milieux financiers pour relancer l’investissement en Tunisie. Son premier objectif : redonner de la crédibilité et de l’attrait au pays à l’occasion de la prochaine conférence internationale des bailleurs de fonds, prévue à Tunis les 29 et 30 novembre.

Au préalable, le directeur général de l’intermédiaire en Bourse Tunisie Valeurs, sans concessions dans son décryptage de l’économie tunisienne, devra faire adopter par l’Assemblée les projets de loi relatifs au plan de développement et au code d’investissement, deux dossiers dont a hérité l’ancien président du conseil d’administration de la Bourse de Tunis, mais auxquels il n’a pas contribué. Fadhel Abdelkefi devra aussi tenir compte des revendications et des attentes des régions en matière de développement.

Il pourra, à cet effet, travailler dans la complémentarité avec Lamia Zribi, 55 ans, première femme ministre des Finances et ancienne secrétaire d’État auprès du ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale du premier gouvernement Essid.

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Cette technocrate qui maîtrise les arcanes de l’administration, avec un parcours essentiellement axé sur le développement, aura à relever des défis majeurs en matière de finances, dont l’équilibre budgétaire et l’accélération des réformes, notamment celles du Code des impôts, des retraites et des entreprises publiques, tout en gérant les relations avec le Fonds monétaire international (FMI), l’Assemblée et les syndicats locaux. Frida Dahmani, à Tunis

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