Pétrole : le Congo-Brazza passe en postproduction

Contrairement à ses voisins, le Congo compense la baisse des cours du baril par l’exploitation de nouveaux champs. De quoi réinjecter un peu d’argent frais dans sa politique de grands travaux.

Le boulevard du général Charles de Gaulle à Pointe-Noire. © David Stanley/Flickr/ Creative commons

Le boulevard du général Charles de Gaulle à Pointe-Noire. © David Stanley/Flickr/ Creative commons

Publié le 15 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

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Coup de pompe en Afrique centrale

Chute des cours des matières premières oblige, dans la région, les investissements publics sont revus à la baisse. Pourtant, de grands chantiers d’infrastructures se poursuivent. Dans quels secteurs ? Et comment sont-ils financés ? Retrouvez le dossier de Jeune Afrique.

Sommaire

Le coup a été rude. La chute des cours mondiaux du pétrole enregistrée en 2014 et la diminution des volumes d’or noir congolais produits ont fait dangereusement baisser les recettes pétrolières, qui représentent environ 70 % du budget de l’État.

D’où une diminution des recettes publiques évaluée à 1 400 milliards de F CFA (plus de 2 milliards d’euros) entre 2013 et 2015, selon Léon Raphaël Mokoko, l’ancien ministre du Plan et de l’Intégration.

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La construction accuse durement le coup

La baisse a frappé de plein fouet le BTP. Depuis plus de dix ans, les recettes pétrolières financent la construction d’infrastructures, dont le ministère de l’Aménagement du territoire et des Grands Travaux assure le suivi et la gestion avec la Délégation générale aux grands travaux (DGGT).

Malgré ces vastes chantiers, le chiffre d’affaires du secteur a reculé de 45 % au cours du premier semestre de 2015 par rapport à la même période l’année précédente.

Avec à la clé de nombreux incidents de paiement, dont les principales victimes sont les entreprises de BTP elles-mêmes, obligées pour certaines de geler les travaux en cours.

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Une possible reprise de la croissance

Pourtant, la situation devrait s’améliorer cette année et la suivante. La remontée espérée de la production d’or noir pourrait en effet compenser la perte de recettes budgétaires. De 313 703 barils par jour (b/j) en 2010, la production d’hydrocarbures était tombée à 250 246 b/j en 2014.

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Un repli dû au déclin naturel des champs pétrolifères arrivés à maturité (comme ceux de Moho Bilondo, Nkossa, Tchibouéla, Loango et Zatchi), à la fermeture d’Azurite pour manque de rentabilité et, plus récemment, à des raisons techniques liées aux travaux d’interconnexion entre Mohono Nord et le port pétrolier de Djéno.

Selon la Direction générale de l’économie, le PIB devrait croître de 7,1 % en 2016

L’entrée en production de nouveaux puits en 2015 et des champs Moho Nord et Marine 12 cette année ainsi que les projets de redéploiement de certains sites devraient porter la production à près de 317 000 b/j en 2016 et à 377 707 b/j l’année suivante.

Selon la Direction générale de l’économie, le PIB devrait croître de 7,1 % en 2016, compte tenu de la reprise du secteur pétrolier (+ 10 %) et du dynamisme des activités hors hydrocarbures (+ 6,2 %).

Les recettes ainsi générées pourront stimuler les différentes branches de l’économie, et favoriser la reprise de quelques chantiers d’infrastructures.

Seul bémol : le réendettement du pays, estimé fin 2015 à 36 % du PIB par la Banque mondiale. Le spectre de la dette risque donc de hanter à nouveau le Congo, cinq ans seulement après avoir atteint le point d’achèvement de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE).

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