Christian Laugier : « L’élan s’est brisé »

Christian Laugier est directeur exécutif de la branche international et grands projets d’Egis. Il a accepté de répondre à Jeune Afrique.

Christian Laugier EGIS © Brigitte Cavanagh

Christian Laugier EGIS © Brigitte Cavanagh

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Publié le 15 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

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Coup de pompe en Afrique centrale

Chute des cours des matières premières oblige, dans la région, les investissements publics sont revus à la baisse. Pourtant, de grands chantiers d’infrastructures se poursuivent. Dans quels secteurs ? Et comment sont-ils financés ? Retrouvez le dossier de Jeune Afrique.

Sommaire

Présent en Afrique depuis 1949, le français Egis, filiale de la Caisse des dépôts, travaille dans l’ensemble des pays de la sous-région. Il y est actif dans tous ses métiers, puisqu’il y réalise ou exploite des infrastructures dans les domaines des transports, de l’urbanisme, du bâtiment, de l’industrie, de l’eau, de l’environnement et de l’énergie.

Le groupe de conseil et d’ingénierie, qui a enregistré un chiffre d’affaires global de 937 millions d’euros en 2015, réalise chaque année près de 12 % de ses résultats sur le continent, dont la moitié en Afrique centrale. Sa filiale camerounaise, avec ses 250 collaborateurs, est la plus importante du continent.

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Egis a notamment travaillé sur la route nationale Brazzaville - Pointe-Noire, au Congo, achevée en mars 2016, « le dernier grand chantier d’exception en date dans la région », selon Christian Laugier, directeur exécutif de la branche international et grands projets du groupe.

Jeune Afrique : Egis est très présent en Afrique centrale. Pourquoi ?

Christian Laugier : Depuis 1980, nous nous adossons à Egis Cameroun, à l’origine la Société centrale pour l’équipement du territoire au Cameroun (SCET), devenue au fil du temps notre bras armé pour toute la sous-région.

Cette filiale a une forte notoriété à l’échelle locale et régionale, elle nous permet d’être très compétitifs face à nos concurrents, tout en présentant des critères de qualité bien supérieurs à ceux des autres acteurs locaux.

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Sur quel type de projets travaillez-vous ?

Essentiellement sur les infrastructures. L’Afrique centrale a beaucoup construit ces dernières années – des routes, des ports, des aéroports… –, dans une logique sous-régionale.

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Ces pays producteurs de pétrole ont utilisé leurs revenus pour lancer d’ambitieux plans de développement de leurs infrastructures avec le soutien des bailleurs de fonds internationaux, tous présents dans la région.

La chute des cours du pétrole les a-t-elle ralentis ?

Depuis dix-huit mois, l’élan s’est en effet brisé. Beaucoup de chantiers sont à l’arrêt au Tchad, au Gabon. Brazzaville a aussi sérieusement ralenti ses décaissements. Les compagnies privées, comme Glencore, retardent leurs projets miniers.

Les budgets d’investissement diminuent. Mais il existe encore beaucoup de dossiers sur lesquels travailler. Nous venons de répondre à la présélection lancée par le gouvernement congolais pour l’appel d’offres de mise en concession des RN1 et RN2. Une première dans la région.

Comment ressentez-vous l’arrivée de la concurrence chinoise ?

Les Chinois ont tout changé. Ils arrivent avec leurs financements, leur personnel et leur capacité à mobiliser sur les grands projets. Ils sont les seuls à savoir faire cela sur de tels volumes d’affaires. Mais ils n’ont pas encore installé de bureaux d’études en Afrique… À nous de tirer avantage de notre position.

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