Terrorisme : « L’Algérie n’est pas à l’abri d’un coup d’éclat »

Pour Akram Kharief, journaliste spécialisé dans les questions de défense, le pays peut être la cible de terroristes infiltrés, mais la vigilance de l’armée rendra difficile toute attaque d’envergure.

L’armée algérienne en prospection à Tizi Ouzou. © AP/SIPA

L’armée algérienne en prospection à Tizi Ouzou. © AP/SIPA

FARID-ALILAT_2024

Publié le 22 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Combien de jihadistes algériens combattent en Libye ?

Akram Kharief : Il n’y a pas de chiffres officiels, mais j’estime leur nombre à 200, répartis entre différentes factions, dont l’État islamique [EI]. Beaucoup de jihadistes d’Aqmi [Al-Qaïda au Maghreb islamique] ont quitté l’Algérie pour la Libye et la Tunisie. Certains ont rejoint la brigade Oqba Ibn Nafi, d’autres ont plus tard intégré l’EI. Il y a également des combattants algériens dans la milice tripolitaine Fajr Libya, mais ils sont moins nombreux.

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Peuvent-ils s’infiltrer en Algérie ?

Certainement, mais pas en masse ni avec des équipements lourds, donc sans grandes conséquences sur le climat sécuritaire en Algérie. En revanche, il est à craindre un coup d’éclat comme une attaque sur un site pétrolier ou une petite ville. Cela dit, la vigilance de l’armée rendra difficile toute tentative d’attaque d’envergure.

Comment l’armée algérienne se prépare-t-elle le long des frontières ?

En construisant des fortins bien défendus, en organisant des patrouilles continues tout le long de la frontière et en maintenant des capacités d’observation aérienne sur toute la bande. L’armée déploie des drones sud-africains Seeker et plusieurs avions de reconnaissance Beech 1900 MMSA, qui peuvent observer à l’œil et au radar plusieurs kilomètres à l’intérieur de la Libye. L’ensemble des troupes au sol ont des équipements de vision nocturne pour maximiser l’efficacité des patrouilles.

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Des quantités impressionnantes d’armes ont été interceptées dans le Sud depuis un an…

Nous constatons deux types de saisies. Les plus communes, des armes légères, proviennent du Sahel et du Soudan. Elles étaient disséminées dans le Grand Sud pour alimenter les groupes qui se déplaçaient léger.

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Les secondes, plus rares, sont les saisies d’armes lourdes, notamment des missiles. Ceux saisis à El Oued [Sud-Est], qui faisaient partie d’un lot bien fourni, auraient pu équiper une colonne de plus de 200 combattants. Il est donc possible que ces armes proviennent de jihadistes installés en Libye, d’autant que le manque d’hommes acquis à la cause jihadiste est flagrant en Algérie.

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