Qui est David Adjaye, l’architecte du musée d’Obama consacré à l’histoire africaine-américaine ?

Le Musée national de l’histoire et de la culture africaine-américaine, qui vient d’ouvrir ses portes à Washington, a été conçu par le Britannico-Ghanéen David Adjaye. Un talent très demandé…

Le concepteur du projet devant sa réalisation, 
en septembre. © Justin T. Gellerson/NYT-REDUX-REA

Le concepteur du projet devant sa réalisation, en septembre. © Justin T. Gellerson/NYT-REDUX-REA

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Publié le 26 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

L’idée d’un musée consacré aux Africains-Américains remonte à plus de cent ans, et plus précisément à la création, en 1915, de la « commission des citoyens de couleur », qui envisageait un monument célébrant leur contribution à l’histoire américaine. C’est désormais chose faite et, le 24 septembre, le Musée national de l’histoire et de la culture africaine-­américaine a accueilli ses premiers visiteurs. De la traite négrière au combat pour les droits civiques, tout y est exposé – même les fers destinés aux esclaves.

Inspiration panafricaine

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Et c’est à un architecte d’origine africaine que l’on doit le bâtiment, dont la première pierre a été posée en février 2012. David Adjaye, qui a remporté l’appel à projets en 2009, est né en 1966 à Dar es-Salaam, en Tanzanie. Son père étant ambassadeur du Ghana, il a grandi entre l’Ouganda, le Kenya, l’Égypte, le Yémen, le Liban et l’Arabie saoudite. Aujourd’hui, le Britannico-Ghanéen passe le tiers de son temps dans les aéroports, puisqu’il dirige ses activités, depuis vingt-deux ans, entre ses bureaux de New York, Londres, Berlin, Doha et Accra. « J’habite le monde, j’opère au niveau global », nous confiait-il en 2010.

Son attachement à l’Afrique est évident. S’il s’inspire par ailleurs d’une esthétique soviétique et de lignes japonaises, il puise aussi dans la culture yoruba, issue du bassin du fleuve Niger, dont il symbolise la triple couronne des divinités dans le toit à trois niveaux du musée. Un mélange de tradition et de modernité que le créateur aime exprimer, comme il avoue contempler avec intérêt les architectures coloniales qui côtoient les édifices plus contemporains des capitales du continent.

Un talent reconnu

Adjaye est notamment à l’origine de l’imposante structure cubique noir et ocre ornée de motifs tribaux qui abrite, à Lagos, le concept-store Alara, ouvert en 2015 – un projet de la femme d’affaires nigériane Reni Folawiyo. Il a également été retenu pour la conception du bâtiment de la fondation Sylvia-Bongo-Ondimba, à Libreville.

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Diplômé en 1993 du Royal College of Art de Londres, médaille d’argent du Royal Institute of British Architects la même année, David Adjaye est parfois surnommé « le starchitecte », ce qu’il n’aime pas vraiment bien qu’il compte parmi ses clients l’acteur Ewan McGregor ou le styliste Alexander McQueen. Une rumeur parle même d’un appel de Barack Obama himself pour remodeler la bibliothèque du bureau ovale ! Démenti depuis, ce bruit de couloir prouve une chose : David Adjaye est décidément l’architecte le plus en vue du moment.

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