Maroc – Mohamed Hassad : « Ce scrutin sera libre et honnête. Je peux le jurer »

Mohamed Hassad, 63 ans, est ministre de l’Intérieur depuis trois ans. Objectif de cet ingénieur diplômé de Polytechnique et des Ponts et Chaussées, ex-PDG de la RAM et ancien wali : réussir « ses » premières élections.

Mohamed Hassad, ministre de l’Éducation nationale à Rabat. © Alexandre Dupeyron pour JA

Mohamed Hassad, ministre de l’Éducation nationale à Rabat. © Alexandre Dupeyron pour JA

FRANCOIS-SOUDAN_2024

Publié le 5 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

PAM El Aouni dans son QG de campagne quartier Al Manal – rabat © Alexandre Dupeyron pour JA
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Élections législatives au Maroc : la lutte est féroce

Le 7 octobre, les Marocains éliront le parti qui dirigera le prochain gouvernement pour une durée de cinq ans. Entre les deux favoris, les islamistes du PJD et les libéraux du PAM, la lutte est féroce.

Sommaire

Jeune Afrique : Pouvez-vous garantir que le scrutin du 7 octobre sera intègre et transparent ?

Mohamed Hassad : Expliquez-moi comment on pourrait tricher ! Les listes électorales sont systématiquement vérifiées bureau de vote par bureau de vote et transmises aux partis politiques, les urnes sont transparentes, le dépouillement est public, chaque parti a une copie du PV de chaque bureau, le scrutin se fait à bulletin unique, etc. Impossible de truquer, tout le circuit est bétonné.

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L’Administration est-elle vraiment neutre ?

Sans aucun doute. Depuis 2002, le Maroc est entré dans un processus de normalité démocratique. Sa Majesté ne cesse de le dire, tous les partis sont égaux, aucun n’est favorisé ou défavorisé.

L’argent ne fait-il pas la différence ?

Le candidat qui voudrait acheter des électeurs en leur distribuant de l’argent serait stupide. Quelle preuve aurait-il qu’Untel ou Untel a bien voté pour lui ? Aucune.

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Vu de l’extérieur, le climat de la campagne paraît tendu, voire malsain. C’est aussi votre opinion ?

Non, pas vraiment. Les Marocains sont des gens sages dans l’ensemble, et nous sommes là pour apaiser les tensions, inévitables en cette période.

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Pourtant, le PJD du Premier ministre Benkirane vous accuse de parti pris. Exemple : l’invalidation de son candidat à Marrakech, le salafiste Hammad Kabbaj. Pourquoi ?

Ce monsieur a, chacun le sait, commis des déclarations violentes à l’encontre de la communauté juive marocaine. C’est inacceptable et contraire à notre Constitution. Libre à lui d’exercer un recours.

Autre affaire, celle des « amants du MUR », impliquant ces deux dirigeants islamistes pris en flagrant délit de relations sexuelles hors mariage…

No comment. Cette histoire est devant la justice, et le ministère de l’Intérieur n’est en rien intervenu, je vous le garantis.

Une manifestation contre Benkirane et l’« islamisation de la société » a défrayé la chronique le 18 septembre à Casablanca. Y êtes-vous pour quelque chose ?

Absolument pas. Nous en avons pris connaissance en lisant les appels à manifester diffusés sur Facebook. Nous avons ensuite décidé de sécuriser ce rassemblement plutôt que de l’interdire.

Le scrutin sera libre et honnête, je peux le jurer

Le PJD et ses alliés ne cessent de mettre en cause l’« État profond », le tahakoum, lequel aurait juré de leur faire perdre les élections. C’est quoi le tahakoum, selon vous ?

Le tahakoum, c’est un peu Aïcha Kandicha, cette sorcière imaginaire des contes pour enfants dont on les menace pour qu’ils soient sages. Cela renvoie à des prétendues forces occultes que personne n’est capable de définir concrètement.

Ceux qui utilisent ce terme ne visent-ils pas en réalité à la fois le Palais et le ministère de l’Intérieur ?

C’est possible, mais encore une fois, de quoi s’agit-il concrètement ? C’est quoi les interventions du tahakoum ? Où se manifeste-t-il ? Quand ? Qu’on me donne des exemples ! S’il existe dans ce ministère des cuisines secrètes où l’on concocte à l’avance le résultat des élections, montrez-les-moi ! Je vous l’ai dit, il n’existe aucune recette pour cela, et je n’ai aucun intérêt à en inventer une. De toute façon, elle échouerait. Le scrutin sera libre et honnête. Je peux le jurer.

Le PJD et l’Istiqlal présentent des candidats issus du courant salafiste. N’est-ce pas faire entrer le loup dans la bergerie ?

Tous les salafistes ne sont pas des jihadistes. Tant que la loi qui proscrit l’appel à la violence, le sectarisme et le rejet de l’autre est respectée, il n’y a pas d’obstacle.

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