Ils sont africains et travaillent pour des organisations internationales en Suisse

La Suisse est le siège de nombreuses organisations telles que l’ONU ou la banque mondiale. Beaucoup d’Africains y travaillent, parfois à des postes stratégiques. Mukhisa Kituyi par exemple est le secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).

Mukhisa Kituyi est le secrétaire général de la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced). © Cnuced/CC/Flickr

Mukhisa Kituyi est le secrétaire général de la conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced). © Cnuced/CC/Flickr

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Publié le 13 octobre 2016 Lecture : 3 minutes.

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Mukhisa Kituyi

Avant de s’installer à Genève pour prendre la tête de la Cnuced, en septembre 2013, le Kenyan Mukhisa Kituyi a vu bien du pays. Le sien tout d’abord, où il a commencé ses études supérieures à l’université de Nairobi, puis l’Ouganda, où il a poursuivi avec une licence en sciences politiques et relations internationales obtenue en 1982 à l’université Makerere de Kampala, et enfin la Norvège, où il a achevé son cursus en 1989 par un doctorat en anthropologie sociale à l’université de Bergen. Sa carrière l’a ensuite amené à parcourir le continent et la planète.

Élu député en 1992 (deux fois réélu), il a été ministre du Commerce et de l’Industrie du Kenya de 2002 à 2007, période au cours de laquelle il a présidé pendant deux ans le Conseil des ministres du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) et le Conseil des ministres africains du Commerce.

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En tant que président du Conseil des ministres du groupe des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), il s’est aussi beaucoup impliqué dans les négociations de l’accord de partenariat avec l’Union européenne, comme dans celles de la sixième conférence ministérielle de l’OMC, à Hong Kong, en 2005.

De 2008 jusqu’à sa nomination à la tête de la Cnuced, Mukhisa Kituyi a dirigé le think tank Kenya Institute of Governance, il a conseillé la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) sur la manière d’établir des relations économiques régionales plus efficaces et, en 2011-2012, il a été consultant auprès de l’Union africaine pour l’élaboration d’une zone de libre-échange panafricaine. Profitant de sa notoriété, Mukhisa Kituyi espère donner plus de visibilité à son institution, souvent éclipsée, dans l’ombre de la vision très libérale véhiculée ces dernières décennies par l’OMC.

Fatma Samoura

En mai, la Sénégalaise a créé la surprise à Mexico, lors du 66e Congrès de la Fifa, lorsqu’elle a été nommée secrétaire générale de l’instance internationale du football. Mi-juin, elle prenait ses fonctions à Zurich. Une première pour une femme, par surcroît non européenne et sans expérience dans le monde du sport. Elle est en revanche habituée à gérer de gros budgets.

Après vingt et un ans de carrière à l’ONU – au sein du Programme alimentaire mondial, puis du Pnud, pour lesquels elle a été en poste au Cameroun, au Tchad, en Guinée, à Djibouti, au Nigeria et à Madagascar –, Fatma Samoura change de registre. Sa mission : faire souffler un vent nouveau, celui de la bonne gouvernance et de la transparence, tout en veillant à ce que la Fifa accorde plus d’attention et de place aux femmes, sur les terrains comme au sein de son administration. La diplomate va devoir faire preuve d’habileté si elle veut éviter le carton rouge.

Fatma Samoura © AFP

Fatma Samoura © AFP

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Vanessa Moungar

Elle ne doute de rien et ne s’en est d’ailleurs jamais laissé le temps. La Franco-Tchadienne savoure à peine le panorama genevois que lui offre le siège du Forum économique mondial (WEF), perché sur les hauteurs du quartier des Eaux-Vives. Toujours dans l’action, entre l’Europe, l’Afrique et les États-Unis, elle s’est construit un CV qui en impressionne plus d’un. À commencer par son employeur.

La jeune femme a toujours su ce qu’elle voulait : contribuer à accélérer le développement en Afrique. Quand elle intègre le Paris Business College (PBC) après l’obtention de son baccalauréat, en 2002, c’est pour s’assurer « une parfaite maîtrise de l’anglais dans le monde du business » (et une licence en administration des affaires et commerce international). Quand, quatre ans plus tard, elle s’envole pour les États-Unis, « c’est pour entrer à Harvard ». Et en sortir en 2013 avec un master en management, et major de sa promotion, comme elle l’avait déjà été au PBC.

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Parallèlement, Vanessa Moungar met un pied dans le monde de l’entreprise en tant que chargée des études de marché, puis des ventes, d’une jeune société d’agrobusiness basée à New York.

Convaincue que le secteur privé a un rôle essentiel dans le développement économique, elle en fait son sujet de thèse à Harvard. Ce qui lui ouvre les portes du WEF, où elle débarque en décembre 2013. Au sein du département Afrique de l’organisation, elle côtoie les chefs d’État, les décideurs publics et privés d’un continent qu’elle sillonne depuis, cherchant toujours « à avoir le plus d’impact possible ». En continuant sur cette lancée, peut-être deviendra-t-elle un jour secrétaire générale de l’ONU, son rêve de petite fille.

Vanessa Moungar © Agostino Pacciani pour JA

Vanessa Moungar © Agostino Pacciani pour JA

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