Football : Hayatou devrait rester à la tête de la CAF jusqu’en 2029

À l’avenir, un président de la Confédération africaine de football ne pourra pas exercer plus de trois mandats de quatre ans. Cela pourrait permettre à l’actuel patron, en poste depuis 1987, de régner pendant encore douze ans.

À Paris, en juin 2015. Le Camerounais est candidat à sa propre succession. © Jacques Torregano pour JA

À Paris, en juin 2015. Le Camerounais est candidat à sa propre succession. © Jacques Torregano pour JA

Alexis Billebault

Publié le 11 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Les plus farouches opposants d’Issa Hayatou, 70 ans, ne pourront pas accuser le Camerounais d’avoir fait adopter une mesure qu’il aurait lui-même imaginée.

Limitation non rétroactive

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Réunie en assemblée générale au Caire, le 29 septembre, la confédération africaine de football (CAF) s’est en effet contentée d’aligner ses statuts sur ceux de la Fifa, qui avait décidé, en février, de limiter à trois mandats de quatre ans l’exercice du pouvoir de son président.

« La CAF avait voté en faveur de cette réforme à la Fifa. Il n’y avait donc aucune raison de ne pas l’appliquer chez nous », note Constant Omari, le président de la fédération de RD Congo, également membre du comité exécutif de la Fifa.

Cette mesure, qui s’appliquera également aux membres du comité exécutif, entrera en vigueur en mars 2017, date de la prochaine élection du président de la CAF à Addis-Abeba. Mais elle ne sera pas rétroactive. Et Issa Hayatou, qui dirige la confédération depuis 1987 et qui est candidat à sa propre succession, pourrait donc rester à son poste jusqu’en… 2029.

« L’homme de la situation »

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Sans voir si loin, Constant Omari estime que le natif de Garoua est le plus compétent pour conduire les réformes indispensables à la bonne santé du football africain : « Depuis quelques années, les avancées sont significatives. Nous signons désormais des contrats importants, nos compétitions, dont la CAN [Coupe d’Afrique des nations], sont très suivies, les droits télé sont en hausse et les championnats nationaux se déroulent à peu près normalement. Il y a encore des choses à améliorer, comme le management des clubs, et beaucoup à la CAF estiment qu’Issa Hayatou est l’homme de la situation. Et puis, en Afrique, ne dit-on pas qu’on ne bouscule pas le sage ? »

Pour l’instant, aucun dirigeant africain n’a publiquement émis le souhait d’être candidat, même si Mohamed Raouraoua, le président de la fédération algérienne, a ses partisans. Longtemps au beau fixe, ses relations avec le Camerounais se sont d’ailleurs passablement rafraîchies.

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Peu d’obstacles

Le pouvoir d’Issa Hayatou semble d’autant mieux consolidé que l’amendement déposé par Djibouti visant à supprimer la règle imposant aux candidats à la présidence d’être ou d’avoir été membres du comité exécutif de la CAF a été rejeté, malgré l’adhésion de quinze fédérations.

« Cet amendement n’était pas contre Hayatou, qui est un bon président », explique Mohamed Yacin Yonis, vice-président de la fédération djiboutienne. « Simplement, nous avons estimé qu’il fallait un peu simplifier le mode électif, car il y a des gens qui ont des compétences et des propositions à faire. Si des fédérations ont voté en faveur de cet amendement, c’est qu’elles veulent une évolution du système. » Un argument dont devra tenir compte le futur président.

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