Cinéma : Sonya et Mélanie s’en vont au jihad

Le Ciel Attendra, de Marie-Castille Mention-Schaar s’attaque à la radicalisation jihadiste de deux jeunes européennes. Et rate partiellement ses cibles.

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Renaud de Rochebrune

Publié le 12 octobre 2016 Lecture : 1 minute.

Ce sont deux adolescentes apparemment sans histoire. Elles vont au lycée, jouent de la musique, vivent leurs premiers émois amoureux… Mais un jour, subitement, la mère de Mélanie apprend que sa fille est partie pour la Syrie. Et les parents de Sonya sont réveillés par une irruption de policiers antiterroristes surarmés : leur ado se préparait en secret à commettre un attentat.

Le film retrace le parcours de ces jeunes filles embrigadées en quelques semaines à travers les réseaux sociaux par des membres de Daesh. Leur foi dans ce qu’elles croient être le « vrai » islam est celle, inébranlable, des nouveaux convertis..

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Servi par de bons acteurs (Noémie Merlant, Naomi Amarger, Zinedine Soualem), parfois esthétisant, ce long-métrage se veut à la fois une dénonciation des méthodes de Daesh pour enrôler des individus sans défense et un outil pour déjouer les pièges tendus par les jihadistes.

Mais il rate ses deux cibles en assimilant de fait l’organisation État islamique à une simple secte recrutant trop facilement ses adeptes. À simplifier les situations, et en particulier en déniant toute complexité aux motivations des victimes, on enlève de sa subtilité, et donc de sa force, au message. Le film prend aussi le risque de plaire à ceux qui confondent combat contre les islamistes et islamophobie.

Le Ciel Attendra, de Marie-Castille Mention-Schaar, sortie le 12 octobre.

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