Pétrole – Nigeria : Maikanti Baru, un pompier à la NNPC
Maikanti Baru doit faire face à la chute des cours du pétrole et aux sabotages dans le delta du Niger.
Pétrole et gaz : un potentiel à l’état brut
Bien doté en pétrole, le continent manque cruellement d’infrastructures pour le traiter, si bien qu’il importe une grande part des produits finis qu’il consomme. Pour mettre fin à cette anomalie, les États doivent investir, car, dans un contexte de prix bas, les majors ne le feront pas.
À 57 ans, Maikanti Kacalla Baru connaît la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) comme sa poche. Cet ingénieur, diplômé de l’université Ahmadu-Bello, à Zaria (Nord), a occupé de nombreux postes au sein de la compagnie publique qu’il doit désormais diriger. Parmi lesquels, dans les années 1990, celui de patron des investissements de l’État dans le secteur pétrolier, puis, entre 1999 et 2004, celui de responsable des négociations dans le projet de gazoduc ouest-africain, avant d’œuvrer dans les domaines du gaz liquéfié et de la commercialisation du brut.
Dernièrement, Maikanti Baru dirigeait les activités exploration et production de la NNPC, tout en conseillant son prédécesseur, Emmanuel Ibe Kachikwu ; le président Muhammadu Buhari avait nommé, peu après son arrivée au pouvoir, cet homme de confiance à la tête de la compagnie publique, avant de lui confier également le ministère du Pétrole.
« Il y a toujours eu des questionnements sur le fait d’attribuer à une seule personne la direction de la NNPC et le ministère », estime Rolake Akinkugbe, analyste nigériane spécialiste de l’énergie, ajoutant que la nomination de Maikanti Baru met un terme à cette situation inconfortable. Certes, en choisissant ce dernier, le président Buhari a contredit sa volonté de confier prioritairement les rênes de la NNPC à des cadres venus du privé, mais il a choisi un expert compétent, recommandé par Kachikwu pour mener les nombreux chantiers qui s’imposent à lui.
En faveur d’une hausse des prix du pétrole
L’un d’entre eux est lié à la dégringolade, depuis 2014, des cours de l’or noir, alors que les recettes fiscales issues du secteur pétrolier représentent 70 % des contributions au budget de l’État. Dans ce contexte, la NNPC n’a d’autre choix que de plaider pour une hausse des prix au sein de l’Opep (dont le secrétaire général est nigérian depuis août) et de chercher à maximiser ses revenus. Ce dernier défi est d’autant plus difficile à relever que le pays subit une recrudescence des attaques contre ses installations pétrolières menées par les Niger Delta Avengers, un groupe armé qui sabote la production d’or noir.
Sans surprise, la restauration des niveaux de production et la réparation des infrastructures endommagées figurent parmi les seize priorités que Maikanti Baru s’est fixées lors de sa prise de fonctions. Mais le nouveau patron de la NNPC a aussi fait des propositions de long terme : tester de nouveaux business models, créer un conseil de sécurité réunissant tous les acteurs de la filière, ou encore améliorer le raffinage. Fidèle à son CV, Maikanti Baru s’annonce sur tous les fronts.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles