Innovation : quand l’écologie booste les entreprises marocaines

Dans un pays qui s’est doté depuis plusieurs années d’un programme solaire et éolien très ambitieux, le secteur privé aussi commence à s’intéresser au développement durable.

Créé en 2013, le Moroccan Solar Race Challenge est un rallye sans essence ni gazole. © dr

Créé en 2013, le Moroccan Solar Race Challenge est un rallye sans essence ni gazole. © dr

fahhd iraqi

Publié le 8 novembre 2016 Lecture : 3 minutes.

La place Jemaa-el-Fna et la mosquée de la Koutoubia, au coeur de la médina, près de laquelle se tiendra la conférence. © Studd/RHPL/Andia
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Cop 22 : quand le Maroc passe au vert

À Marrakech, le sommet sur le climat devrait être celui de l’Afrique, première victime du réchauffement de la planète. Engagé dans la transition énergétique, le royaume entend montrer la voie aux autres pays du continent.

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Valorisation des déchets, utilisation rationnelle de l’eau, investissements dans les énergies renouvelables ou encore efficacité énergétique ainsi que construction de bâtiments écologiques… autant de domaines dans lesquels le Maroc a réalisé d’importantes avancées ces dernières années.

Pourtant, les défis sont également énormes. En matière de traitement des déchets, par exemple, un plan de réhabilitation des décharges a été mis en place dès 2008, mais il reste encore loin de ses objectifs initiaux. S’il prévoyait de mettre en place, pour une échéance en 2015, des décharges contrôlées dans la totalité des communes urbaines du royaume, seulement 48 % des ordures sont aujourd’hui traitées dans des déchetteries aux normes environnementales.

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Une aubaine pour les acteurs privés

Il n’empêche que le programme se poursuit : il bénéficie désormais de l’appui de la Banque mondiale, mais surtout il suscite l’intérêt du secteur privé, notamment des sociétés délégataires chargées de la collecte des déchets ménagers dans les villes.

C’est que, depuis plusieurs années, le Maroc a choisi de s’inscrire dans un modèle de développement durable. Son programme solaire et son plan éolien sont considérés comme des exemples sur le continent et attirent à chaque appel d’offres les groupements les plus prestigieux à travers le monde. « Le développement de ces énergies est réalisé en parallèle de l’émergence d’une industrie locale, explique Saïd Mouline, directeur de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique et membre du comité de pilotage de l’organisation de la COP22. Nous avons désormais un taux d’intégration industrielle qui atteint 42 % dans le secteur thermo-solaire et devrait avoisiner les 70 % dans celui de l’énergie éolienne, avec l’installation [en 2017] d’une usine à Tanger lancée par Siemens. »

Qu’il s’agisse de multi­nationales ou de sociétés locales, l’implication du secteur privé en matière d’efficacité énergétique est bien réelle au Maroc. Plusieurs initiatives viennent confirmer cette tendance. La Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM) a par exemple créé une commission climat, énergie et économie verte. Mieux encore, le patronat a signé en début d’année un pacte avec la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement.

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« Baptisé Qualit’air, il vise à généraliser les outils permettant la réalisation d’un bilan des émissions de gaz à effet de serre et la compensation volontaire des émissions inévitables », nous explique-t‑on du côté de la CGEM.

Innovation

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Plusieurs initiatives sont également destinées à l’innovation et à la création des emplois verts. Le Maroc dispose d’ailleurs de sa propre déclinaison du Programme global d’innovation en technologies propres (Global Cleantech Innovation Program/GCIP), qui s’appuie sur une initiative mondiale de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

À l’occasion de la COP22 seront d’ailleurs dévoilés les lauréats d’un appel à projets lancé dans le cadre de cette initiative visant les entrepreneurs, les TPE et PME, ainsi que les start-up innovantes dans le domaine écologique.

Car la green technology commence à faire son chemin au Maroc. Au Technopark de Casablanca notamment, on compte une bonne dizaine de petites structures ou d’associations très actives dans ce domaine. Stenrich Cycles travaille par exemple sur le développement de voitures solaires ou de scooters électriques, et ses quadricycles solaires seront présentés lors du sommet de Marrakech.

De son côté, Prod’air conçoit et réalise des solutions technologiques innovantes pour des applications dans la cartographie des réseaux de distribution (électricité, eau, assainissement). Sa gamme de services s’étend au comptage d’énergie numérique et intelligent, au diagnostic des réseaux d’éclairage public, sans oublier le géodata management ou d’autres spécialités de pointe, caractéristiques de la green ­technology.

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