COP22 : le casse-tête du budget planète

Déjà stratosphérique en 2009, la cagnotte nécessaire à l’aide des pays en développement confrontés aux changements climatiques a été revue en hausse. La COP doit définir un plan pour la financer.

Les présidents du Nigeria, du Niger, de Guinée, du Mali et du Ghana (de g. à dr.), avec Ban Ki-moon, le 1er décembre 2015, à Paris,lors de la COP21. © NurPhoto

Les présidents du Nigeria, du Niger, de Guinée, du Mali et du Ghana (de g. à dr.), avec Ban Ki-moon, le 1er décembre 2015, à Paris,lors de la COP21. © NurPhoto

fahhd iraqi

Publié le 8 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

La place Jemaa-el-Fna et la mosquée de la Koutoubia, au coeur de la médina, près de laquelle se tiendra la conférence. © Studd/RHPL/Andia
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Cent milliards de dollars (environ 90 milliards d’euros) par an à partir de 2020. C’est l’engagement financier des pays développés, acté par l’accord de Paris, en faveur des pays en développement, pour les aider à supporter le coût des changements climatiques. Si stratosphérique soit-il, le chiffre n’est pas nouveau. Il avait été évoqué lors du sommet de Copenhague, en 2009, avant d’être confirmé à Cancún, en 2010. Mais, depuis, cette cagnotte n’a jamais pu être mobilisée.

Un effort financier collectif

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« Aujourd’hui, nous sommes plus près que jamais de trouver un accord pour la mise en place d’un mécanisme assurant des contributions durables de la part des pays industrialisés », explique Hakima El Haite, ministre déléguée, chargée de l’Environnement. « À présent, les pays développés doivent sortir leur chéquier, certes, mais surtout dire comment ils vont le sortir. C’est-à-dire expliquer aux pays les plus vulnérables ce qu’ils vont financer », confirme Aziz Mekouar, ambassadeur pour les négociations multilatérales.

L’annonce de la feuille de route financière pour la mobilisation de ces 100 milliards de dollars devrait constituer un des moments forts de la COP22. D’autant que les participants comme les organisateurs sont bien conscients de l’urgence d’agir avant 2020, car les estimations des investissements qui seront nécessaires pour l’accompagnement des changements climatiques ont été largement revues à la hausse.

Réalisme 

En mai, un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) est en effet venu brouiller les comptes. Il fait état d’un coût d’adaptation pour les pays en développement qui pourrait atteindre entre 140 et 300 milliards de dollars par an en 2030, puis entre 280 et 500 milliards de dollars d’ici à 2050. L’étude explique par ailleurs que la précédente évaluation, comprise entre 70 et 100 milliards de dollars, était « significativement sous-estimée ».

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En attendant, les négociateurs de la COP22 sont déterminés à trouver un montage réaliste pour les 100 milliards de dollars. Les clés de répartition se précisent : « Nous allons nous orienter vers une contribution de 30 % minimum en fonds publics, sachant que chaque dollar public rapporte 3 dollars privés, préconise Hakima El Haite. C’est ce que demandent les pays en développement, qui espèrent consacrer un tiers des 100 milliards à l’adaptation (déforestation, réseaux d’irrigation…). Ce type de projet est généralement financé par des fonds publics, au vu des délais longs de retour sur investissement, peu séduisants pour le secteur privé. »

Pour ce premier pas dans l’engagement financier des États, l’implication du secteur privé est indispensable. « Car plus nous tarderons à mener les investissements nécessaires pour l’adaptation, plus les besoins de financement seront importants pour les décennies à venir », insiste la ministre déléguée, chargée de l’Environnement.

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