La liaison ferroviaire Addis-Abeba - Djibouti bientôt sur les rails

Entre l’Éthiopie et son voisin, tout roule ou presque : la liaison ferroviaire devrait fonctionner dès cette année. Et prendre de l’ampleur très rapidement.

Présentation de la nouvelle ligne,le 5 octobre, en gare d’Addis-Abeba. © Abou Halloyta

Présentation de la nouvelle ligne,le 5 octobre, en gare d’Addis-Abeba. © Abou Halloyta

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Publié le 30 novembre 2016 Lecture : 1 minute.

Le port de Djibouti. © Patrick Robert
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Djibouti : le dernier défi

Réélu en avril pour un quatrième mandat à la tête du pays, Ismaïl Omar Guelleh sait que ls vraies priorités pour ses concitoyens sont l’emploi et l’amélioration de leurs conditions de vie.

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Régulièrement annoncée depuis un an, et officiellement inaugurée le 5 octobre dans la capitale éthiopienne, la liaison ferroviaire Addis-Abeba - Djibouti n’est toujours pas sur les rails, mais presque. Selon le président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh, le premier service est attendu « pour le 22 décembre », et la ligne devrait être pleinement opérationnelle un mois plus tard. Le temps de régler les derniers problèmes d’alimentation de cette connexion ferroviaire – la première du continent à être entièrement électrique.

Transport régional de marchandises

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S’il est ouvert aux passagers, le service vise essentiellement le fret. Destiné à désenclaver le vaste marché éthiopien, le train rejoindra directement le port de Djibouti pour embarquer près de 70 % des 11,3 millions de tonnes de marchandises qui transitent chaque année par les quais du pays. Il lui faudra un peu moins de douze heures pour parcourir les 752 km qui séparent Addis-Abeba de Djibouti (contre trois jours actuellement pour les 1 500 camions empruntant quotidiennement la route entre les deux capitales). Cette ligne pourrait être le premier maillon d’un réseau ferroviaire qui desservirait à terme toute la sous-région.

Si les deux pays peuvent se féliciter de disposer d’un tel outil, susceptible de doper leurs économies respectives, ils le doivent à l’implication des Chinois, qui, eux, y voient un moyen d’inonder le continent de leurs produits manufacturés tout en réceptionnant en retour les matières premières dont ils ont besoin. Symbole de cette entente très cordiale aux intérêts bien compris par chacune des parties, cette ligne a été financée à hauteur de 70 %, soit 2,4 milliards de dollars (2,2 milliards d’euros), par l’Exim Bank of China.

Quant à sa réalisation, elle a été confiée à un consortium réunissant China Railways Engineering Corporation (CREC) et China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC). Et si, sur le chantier (qui a duré trois ans et demi), la plupart des 25 000 ouvriers étaient d’origine éthiopienne ou djiboutienne, l’encadrement venait de Pékin. Un avant-goût de ce qui devrait se passer en Éthiopie comme au sein de la zone franche en construction à Djibouti, où la Chine compte délocaliser une partie de son appareil industriel.

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