Djibouti : quand l’eau coule de source

Pomper les nappes phréatiques plutôt que dessaler la mer, voila une idée qui réussit à Yassin Ali, directeur du groupe Bio. Commercialisées depuis 2013, ses bouteilles pourraient un jour s’exporter.

Importée de Chine, la chaîne d’embouteillage n’a pas encore atteint son plein rendement. © Olivier Caslin pour JA

Importée de Chine, la chaîne d’embouteillage n’a pas encore atteint son plein rendement. © Olivier Caslin pour JA

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Publié le 30 novembre 2016 Lecture : 2 minutes.

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Après une quarantaine de kilomètres à rouler dans le désert poussiéreux depuis la capitale, difficile d’imaginer visiter l’une des principales usines d’embouteillage d’eau naturelle de Djibouti. Elle est d’ailleurs bien cachée, tel un trésor, derrière son haut mur peint en vert et recouvert de barbelés. Yassin Ali, directeur du groupe Bio et patron des lieux, est persuadé d’avoir touché le jackpot, au point de délaisser un peu les activités d’importation de matériel informatique qui ont fait jusque-là sa fortune. « Le marché est en plein développement, notamment avec toutes les bases militaires à approvisionner », veut croire l’homme d’affaires djiboutien, âgé de 52 ans.

Bio est venu compléter l’offre du pays – l’eau minérale de Tadjourah, commercialisée depuis 2009 – et apporter une vraie alternative à l’eau dessalée, alors majoritairement consommée par les Djiboutiens. Avec ses partenaires, Yassin Ali s’est installé près d’Arta, petite ville de villégiature prisée par l’élite locale, où une source d’eau souterraine a depuis longtemps été identifiée.

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Un objectif de 5 000 bouteilles

Jusqu’à ce que Yassin Ali soit autorisé à y placer ses pompes, en 2010, seul le bétail en profitait. Le temps de mobiliser les quelque 1,3 million d’euros d’investissements nécessaires pour importer de Chine une chaîne d’embouteillage dernier cri et les premières bouteilles estampillées Bio ont commencé à inonder le marché local en 2013.

Si l’objectif de production de 5 000 bouteilles à l’heure est encore rarement atteint – à cause de problèmes techniques récurrents –, les rendements s’améliorent chaque année et la marque gagne ses lettres de noblesse à travers le pays, bénéficiant d’une excellente image et d’un réseau de distribution très efficace. Pendant que les bouteilles en plastique se remplissent à la chaîne, à l’autre bout de l’unité, les palettes s’empilent dans les trois camions quittant quotidiennement l’usine. En attendant de s’attaquer, plus tard, à l’export.

« Dubaï s’est déjà montré intéressé, mais il est encore un peu trop tôt. Nous ne disposons pas pour l’instant des capacités de production suffisantes », tempère Yassin Ali, qui réfléchit pourtant déjà à agrandir son usine afin d’accompagner la croissance du secteur. Il songe même à diversifier et à valoriser sa production en proposant des eaux parfumées, comme le font les grandes marques européennes. O.C.

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