Cinéma : « Swagger », d’Olivier Babinet
Parmi la multitude de films dits « de banlieue », il en est de temps en temps un qui sort du lot.
Qui n’est pas fondé sur les triptyques violence-drogue-misogynie ou chômage-mère courage-verlan et ne se contente pas de montrer de jeunes adultes délinquants ou perturbés. En filmant, après avoir travaillé avec eux pendant deux ans à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), des collégiens qui l’ont charmé par leurs paroles sans détour et leur capacité à susciter l’émotion, Olivier Babinet propose un documentaire chaleureux et séduisant. Qui met en scène comme de petits héros de cinéma des ados des cités et des ados tout court évoquant leur quotidien. Et en particulier leurs rêves dans un environnement où certains regrettent de croiser « si peu de Blancs » mais où aucun ne s’estime pour autant sans avenir. Des personnages attachants, drôles, comme le dandy Régis ou la timide Aïssatou, qui, à l’évidence, ont « le swag », c’est‑à-dire « la classe », et entendent ne jamais cesser de « swagger », c’est‑à-dire de « marcher avec une allure fière ».
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles