BAD : la garde rapprochée d’Akinwumi Adesina
Le président de la Banque africaine de développement (BAD) a achevé sa prestigieuse liste de vice-présidents.
Frannie Léautier, vice-présidente principale, Tanzanienne, entrée en fonction le 9 mai
Pour son retour dans le monde du développement, cette femme aussi à l’aise en anglais qu’en français n’a pas choisi le plus simple des rôles. Celle qui, avant sa nomination à la BAD, dirigeait le fonds de capital-investissement Mkopa, après une longue carrière à la Banque mondiale (où elle a été directrice de cabinet du président de l’institution), apparaît comme la pièce maîtresse de l’équipe dirigeante de l’organisme panafricain. Spécialiste des infrastructures et du transport, formée dans son pays et au Massachusetts Institute of Technology (MIT), aux États-Unis, c’est elle qui doit faire le lien entre les vice-présidences et coordonner la mise en œuvre de la stratégie d’Adesina, très attendu sur ses résultats.
Jennifer Blanke, vice-présidente de l’agriculture et du développement humain et social
Si la chef économiste et membre du comité exécutif du Forum économique mondial a décroché ce poste, c’est en raison de sa capacité à réunir autour d’une table des intervenants aussi différents que des membres de gouvernement, des acteurs du secteur privé, des représentants de collectivités locales ou des paysans. À Davos, en une quinzaine d’années, cette spécialiste du développement et des questions de compétitivité a su tisser un vaste réseau qui lui sera bien utile pour remplir sa mission de « nourrir l’Afrique ».
Amadou Hott, vice-président de l’électricité, de l’énergie, du climat et de la croissance verte
Le choix de ce banquier d’affaires pourrait étonner les observateurs. Le quadra a surtout fait ses armes dans la finance, en Europe puis à Dubaï et enfin à Lagos chez UBA Capital, la banque d’affaires du groupe panafricain, et l’éphémère Dangote Capital. Il a ensuite présidé le Fonds souverain sénégalais, mais avec un bilan plutôt mince, principalement en raison d’un manque de moyens chronique. Ce CV pourrait toutefois présenter un avantage : sa capacité à structurer des financements privés et publics complexes dans un secteur, l’énergie, où la question est décisive.
Khaled Sherif, vice-président chargé du développement régional, de l’intégration régionale et de la prestation de services
Fort d’un quart de siècle d’expérience à la Banque mondiale, où il était dernièrement chef de l’administration et des opérations de la région Afrique, l’Égyptien aura notamment sous sa responsabilité les cinq nouveaux directeurs régionaux. Un poste nouveau et crucial pour la BAD, qui entend faire de ses bureaux régionaux des modèles d’efficacité. Expert également en intégration régionale et en planification, Khaled Sherif est un élément clé de la nouvelle organisation.
Pierre Guislain, vice-président du secteur privé, de l’infrastructure et de l’industrialisation
Vaste mission pour ce Belge, jusqu’alors directeur central du pôle transport et technologies de l’information et de la communication au sein de la Banque mondiale. Arrivé dans l’institution multilatérale au milieu des années 1980, Pierre Guislain se retrouve chargé d’une vice-présidence entièrement remodelée, dont l’objectif sera de doper la participation du secteur privé, principalement dans le domaine des infrastructures.
Célestin Monga, chef économiste et vice-président, gouvernance économique et gestion du savoir
Journaliste, banquier, écrivain, universitaire, économiste et fonctionnaire international, Célestin Monga apporte à la BAD sa vaste expérience. Une carrière très liée à la Banque mondiale, mais qu’on ne peut réduire à cela. Célestin Monga est aussi un homme à la parole libre, qui s’engagea publiquement dans les années 1990 contre le pouvoir politique de son pays. Auteur prolifique (il vient notamment de coéditer l’Oxford Handbook of Africa and Economics, 2 000 pages…), il aura notamment pour mission de guider économiquement la BAD mais aussi de rehausser une production intellectuelle très éloignée de celle de l’institution de Bretton Woods…
Charles Boamah, vice-président finance
L’expert-comptable évolue depuis vingt ans dans le département finance de la BAD. Il est le seul « survivant » de l’ère Kaberuka. Pas forcément étonnant : son poste est le seul qui existait déjà à l’époque de l’ancien président.
Alberic Kacou, vice-président des ressources humaines et des services institutionnels
Cet ancien directeur du bureau exécutif du Pnud, qui a longtemps vécu à l’étranger, signe ainsi son retour au pays.
Ancien membre du comité d’experts mis en place pour l’optimisation et l’efficacité du système des Nations unies, l’Ivoirien est aussi très actif dans la lutte contre la corruption. À la BAD, il aura également à gérer la délicate question des ressources humaines dans une maison qui doit à la fois se réformer et faire des économies.
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