Littérature : Steven Boykey Sidley, un Woody Allen sud-africain
Comme son héros, Jared Borowitz, Steven Boykey Sidley broie du noir. Mais toujours avec cet humour et cette distance qui caractérisaient déjà son précédent roman, Meyer ou la catastrophe.
Souvent comparé à celui de Philippe Roth, le style drôle et sarcastique du Sud-Africain rappelle pourtant davantage Woody Allen. Son livre, « Borowitz broie du noir », ressemble d’ailleurs à une version du film « Délivrance » revue et corrigée par le réalisateur new-yorkais. Écriture au cordeau pour un style incisif, rythmée par quelques notes de jazz et autres parties de jambes en l’air. Le tout sur fond de psychanalyse.
Jared Borowitz ne croit pourtant que dans les certitudes propres aux sciences exactes. Physicien brillant d’une quarantaine d’années, devenu professeur dans une université de la côte Est américaine, il ne doute pas d’être entouré d’idiots superstitieux.
Découverte du sens de la vie
Jusqu’à ce qu’un week-end explosif le force à porter un nouveau regard sur le monde et sur lui-même. Parti à la campagne, avec sa compagne et des amis, il est pris dans le tourbillon machiavélique d’un psychopathe pas si fou qu’il ne le croit. Ils frôlent la mort, mais Jared redécouvre le sens de la vie. Et accepte de se laisser surprendre désormais par la beauté de l’improbable et l’assurance que peut parfois procurer l’inconstance.
Si Steven Boykey Sidley est plein d’affection pour sa créature, il l’est beaucoup moins pour son pays d’origine, qu’il griffe en quelques lignes désenchantées, décrivant une Afrique du Sud « en train de glisser, de tomber, comme un ivrogne du samedi soir ». Un jugement définitif et plein d’amertume, que ne renierait pas Jared Borowitz.
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